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Blog d'histoires de Lokiah

26 avril 2014

Fin du blog

Bonjour !

Cela fait plus d'un an que je ne suis pas allée sur le blog, et j'ai un peu arrêté d'écrire des nouvelles par manque d'inspiration ; c'est pourquoi j'ai décidé de ne plus m'occuper du blog. Il restera ouvert, mais je ne posterai plus de messages. Je n'en ai plus franchement le temps, et l'imagination manque.

J'en rouvrirai peut-être un autre cet été, je ne sais pas. Si c'est le cas, je posterai un message sur Mystories pour vous prévenir. 

Merci à tous! Bonne journée.

 

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19 octobre 2012

Deux histoires

Bonjour !

Je prévois de poster deux histoires que j'ai finies cette semaine dans mon temps libre de permanence, pendant les cours. J'ai fait tout ça sur deux heures et demie au total, même s'il n'y a que deux pages pour chaque histoire. La première parle d'une poète anglaise, Katie Jefferson ; la seconde, d'une guerre qui éclate en territoire seigneurial, une histoire dont le narrateur n'est nul autre qu'un simple cuisinier qui devient, par la suite des évènements et grâce à un adoubement, un preux chevalier.

Comme je l'ai dit, chaque histoire fait deux pages. J'ai récité la seconde (l'histoire du chevalier) à mon professeur d'histoire-géographie (car à la base, c'était une rédaction "racontez une guerre, un tournoi, un combat à mort ou un adoubement" entre 25 et 35 lignes. Résultat : pas moins de 105 lignes), et selon lui c'est une superbe histoire :D

Je les posterai quand j'aurai fini de les recopier sur mon ordinateur ! :)

18 octobre 2012

Retard des histoires

Bonjour ! Je tiens à m'excuser (encore une fois) pour le retard que j'ai à poster mes histoires, et même pour leur absence. Je n'en ai qu'une à vous proposer mais les plus longues viendront ! Comprenez ça, c'est la période des cours..

Le blog n'en est pas pour autant abandonné ! J'essaierai de poster mes histoires pendant les vacances de la Toussaint, car j'aurais le temps. Continuez à me proposer vos blogs, je suis intéressée ! :D

Merci à tous !

3 août 2012

Le jackpot

Bonsoir !

Voici une histoire que j'ai récemment écrite. Quand je l'ai écrite, je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai nommée "le retour en arrière", or il n'y a aucun retour en arrière dans l'histoire ! Voici donc le titre banal que je viens de lui donner : "le jackpot". Ceci en dit long sur l'histoire...

 

Je regardai à la dérobée l'heure qu'indiquait ma montre. Je m'étais ruinée en l'achetant, mais j'avais craqué pour ce magnifique bracelet en argent qui avait l'air de n'attendre que d'être acheté, derrière la vitrine...

J'étais en retard. J'avais un rendez-vous chez le dentiste pour un détartage complet, et bien que je n'avais aucune envie de me rendre à cette torture, je ne souhaitais pas, une fois de plus, me faire réprimander par mon dentiste, un homme plus ponctuel qu'une montre suisse.

Je devais encore faire vérifier mon ticket de Jackpot+. J'avais choisi quatre nombres au hasard, et avais fourré mon ticket dans ma poche en enfourchant mon vélo pour aller à la galerie commerciale faire quelques courses avant le rendez-vous.

J'entrai dans le premier bar qui venait. Heureusement, le barman y vendait des tickets de Jackpot+, des bonbons, des magazines...

C'était un homme tout à fait banal. Il avait des lunettes aux grosses branches noires rafistolées par du film adhésif, il avait aussi le regard vide, le teint pâle et son ventre rond passait par-dessus sa ceinture en cuir. Il prit le ticket, le passa devant un scanner qui libérait un petit rayon rouge, et s'arrêta de bouger. Je ne le vis même plus respirer. Il se mit à ouvrir les yeux qu'il avait jusqu'à présent gardé entrouverts. Son teint se blanchit davantage.

  • M-Madame... dit-il sans me regarder. J-Je crois que...

  • Quoi ? Le coupai-je, curieuse.

Qu'avait-il à bégayer ? J'avais choisi les nombres qui constituaient la date de la fin du monde ou quoi ? À voir la blancheur de son teint, j'aurais facilement cru ceci. Mais il se décida à parler de nouveau pour m'informer un peu plus sur son étonnement :

  • Je crois que... votre ticket est...

Ah, j'avais un détail. Cela concernait mon ticket, et non pas les nombres que j'avais choisi. Je tentai de me rappeler si j'avais gratté la case « nul si découvert » ou pas. Mais d'après mon excellente mémoire, non, je n'ai jamais gratté cette case.

  • Gagnant, compléta-t-il d'un trait.

J'aurais dû me regarder dans un miroir, la scène aurait été hilarante. Du moins, je le pensais, car l'homme en face de moi n'avait pas du tout l'air de plaisanter, bien qu'il me regardait très fixement.

  • Vous rigolez, n'est-ce pas ? Dis-je. Ce n'est pas le moment, monsieur. J'ai un rendez-vous chez le dentiste, je suis déjà en retard. Vous me faites perdre mon temps.

Mais voyant qu'il insistait, je me mis à le croire.

  • Vous voulez dire que mon ticket est gagnant ? Mais certainement, monsieur. Je n'ai dû gagner que 1 ou 2 minables euros, pas plus, comme d'habitude, grognai-je.

Mais l'homme hocha la tête.

  • 3, alors ? Non ? 4 ? 5 ? 6 ? Ou 10 ? Oh, à partir de cette somme-là, c'est vrai que ce que l'on gagne déclenche en nous la même humeur que si on gagnait le grand jackpot, tellement on a peu de chances de gagner beaucoup de sous, dis-je.

Mais j'avais parlé tellement vite ; même moi avais eu du mal à m'entendre parler, en plus du son permanent qui régnait au fond du bar à cause des clients qui étaient là tous les jours pour aller boire un verre.

  • Madame, je ne vous fais pas perdre votre temps, et ni parce-que vous auriez gagné une somme très légère, ni parce-que vous n'auriez rien gagné. Je vous prie de m'excuser pour le temps que j'ai mis à tout vous expliquer, mais voyez de vos propres yeux que vous êtes en effet...

Il regarda discrètement tout autour de lui.

  • LA GRANDE GAGNANTE DU JACKPOT ! Hurla-t-il alors.

À ce moment, tous les clients, au fond, se turent, et tournèrent leurs grosses têtes vers nous. Je vis de gros bras potelés déposer des verres sur les tables, puis cerains courageux se levèrent, vite imités par d'autres. Le restant des clients ne tardèrent pas non plus à venir voir ce qui se passait.

  • Messieurs..., dit le vendeur, nous avons ici, l'UNIQUE, et je dis bien l'UNIQUE, gagnante du jackpot que j'ai eu la chance de rencontrer. Jamais je n'ai eu l'occasion de connaître quelqu'un ne serait-ce que très vaguement, qui aurait gagné ce jackpot, et encore moins je n'en ai connu dans ce bar même. En vingt ans de métier, je n'ai jamais vu personne gagner plus de... disons 5 000€, ce qui est déjà un sacré paquet d'argent qu'ils se sont faits, mais là, messieurs – et madame, ajouta-t-il en se tournant vers moi -, 2 millions, oui, 2 millions d'euros viennent d'être gagnés !

J'écarquillai les yeux. Je ne venais pas tout à fait de réaliser la vérité de la situation. Je m'étais recroquevillée devant le comptoir en y posant mes coudes, et je me redressai d'un bond. Et puis, tout à coup, je me mis à bondir, à sautiller, et j'avais largement l'impression de toucher le plafond tellement je me sentais pousser des ailes.

  • Youhou ! Criai-je. 2 MILLIONS D'EUROS ! LE JACKPOT ! Il est à moi ! Je suis riche ! Youhou !

En m'entendant, plusieurs clients au-dehors du bar accoururent. Même les caissières abandonnèrent leur travail, mis à part une, qui s'était endormie.

  • Madame, dit un homme en se détachant de la foule, quelle chance exceptionnelle vous avez, mais une fois que vous posséderez le chèque, vous rentrerez immédiatement chez vous sans plus attendre. Vous ne vous arrêterez pas acheter une baguette de pain chez la boulangère, ni un melon bien mûr chez l'épicier, ni du bon fromage chez la crémière, vous rentrerez en courant chez vous. Vous attendrez le soir qu'il n'y ait plus personne dans les rues pour aller donner votre chèque à la banque.

  • Comme si elle l'savait pas, idiot ! Renchérit un client du bar. Y'a un truc qu'elle doit savoir, c'est qu'elle doit pas claquer sn or tout d'suite. Avec la montre qu'elle a, elle doit être une sacrée dépensière...

  • Il a raison ! Appuya un homme, également du bar.

  • Laissez-la tranquille ! Ordonna le vendeur du bar.

J'étais un peu secouée. Tout le monde me bousculait.

  • Si vous ne me croyez toujours pas, dit le vendeur du bar, venez voir.

Le moindre pas en avant me ferait tomber, j'en étais sûre. Mes jambes flageolaient plus que jamais, mon bras tremblait horriblement, si bien que j'avais l'impression d'avoir le syndrôme de Parkinson. Je m'appuyai de toutes mes forces sur le comptoir pour ne plus avoir le poids sur mes jambes, et bien qu'elles tremblaient de plus belles, je pus m'avancer. L'homme me désignait son scanner étrange, qui affichait en effet en écriture d'un rouge éclatant : « 2 millions d'euros – JACKPOT+ - tirage du 01/04 » 

  • On est le premier avril? Je croyais qu'on était en mai, moi... mais ce n'est pas étonnant, à présent. Vous avez trafiqué la machine pour qu'elle affiche « 2 millions d'euros ». C'est une blague. Excusez-moi, je suis en retard de plus d'un quart d'heure, monsieur, et je ne suis pas vraiment d'humeur à rire.

  • Madame, dit calmement le vendeur, la date de la machine est déréglée. Voyez par vous-même.

Je regardai de nouveau ma montre. La date indiquait « 2 mai ». En effet, le vendeur ne plaisantait pas. Ce dernier prit un stylo et gribouilla quelque chose surun post-it. Il me le tendit, et je lus ce qu'il y avait écrit. Il avait noté une adresse, puis en dessous : « va récupérer ton chèque là-bas, puis tu iras à la banque le mettre sur ton compte. »

Il me donna également un grand papier qu'il plia en deux. Je me permis de le déplier, et je vis marqué en grand en guise de titre :

 

REÇU DE LA SOMME MAXIMALE

(2 millions d'€)

DU TIRAGE DE MAI DU JACKPOT+

Et je pus voir, un peu plus bas, que le vendeur avait raison étant donné que le reçu disait bien que le gagnant du tirage de Jackpot+ avait en effet gagné 2 millions d'euros... et que le gagnant, c'était moi.

Le vendeur me prit par les épaules et me poussa. Je me frayai un chemin dans la foule, bombardée par les questions et par les flashs aveuglants des appareils photos et des portables. Je pris d'ailleurs le mien pour annuler mon rendez-vous chez le dentiste. Je ne décidai pas d'écouter l'homme qui m'avait conseillé de n'attendre que le soir pour aller déposer mon chèque à la banque. Je craignais les pertes et les oublis, certes, mais je pouvais me faire confiance. Tous les clients de la galerie commerciale me suivirent, et en voyant la foule, plusieurs clients des magasins à l'entrée de la galerie accoururent également.

  • Que se passe-t-il ? Crièrent-ils d'emblée.

  • On tient la grande gagnante du jackpot ! Répondaient en hurlant ceux qui m'entouraient.

J'avais beaucoup de difficultés à marcher aussi rapidement que je le désirais.

  • Ma belle-soeur est mariée à un acteur très réputé, lança une voix. Ils déménagent pour Jakarta, et ne trouvent pas d'acheteur potentiel pour leur immense villa située sur une île privée non loin de l'Amérique du Nord. Si vous acceptez, je vous échange le chèque contre leur villa ; ils possèdent aussi un grand yacht et un avion hyper-luxueux.

  • Non merci, je préfère m'offrir moi-même ce luxe, dis-je rapidement. Maintenant, lâchez-moi !

Ils s'arrêtèrent, mis à part une dizaine d'autres.

  • PARTEZ ! Ordonnai-je. Allez vous en !

S'ils ne partaient pas, tout le monde, au-dehors, serait attiré. Mais ils abandonnèrent leur idée de m'acheter le chèque – je ne l'avais pas encore, en plus... - et ils me laissèrent sortir de la galerie. Je contournai celle-ci pour tenter de trouver mon vélo, mais il avait disparu !

Je ne me fis pas tant de souci que si je n'avais pas toute cette fortune entre mes mains. « Plus besoin de vélo », pensai-je. « Avec mon argent, je pourrai m'acheter une voiture à carosserie d'or et aux jantes de bronze... »

J'éclatai de rire. Un rire nerveux et à la fois réjoui...

3 août 2012

Le propriétaire de la tour

Coucou !

Voici une histoire nommée "le propriétaire de la tour" que j'ai écrite il y a pas mal de temps. Bonne lecture !

 

 

Je parcourrais les rues éclairées à la lueur des lampadaires. À cette heure-ci du matin, personne n'était réveillé. Je me faufilai dans une ruelle qui conduisait à un parc sombre. Je promenai ma torche devant moi et je m'assis sur un banc pour contempler le grand château qui se dressait à côté. Impressionnée, je me levai, quelques minutes plus tard, et je pénétrai dans le grand bâtiment. J'abandonnai mon sac et ma torche à l'entrée : l'intérieur du château était éclairé. C'était plutôt surprenant, étant donné qu'il n'y avait personne. Je montai les escaliers sur plusieurs étages.
Une fois tout en haut, j'admirai la vue panoramique que l'on avait sur l'ensemble du parc. Au fond, je vis une grande tour, nichée au milieu des arbres de la forêt. Je redescendis les escaliers, repris mon sac et ma torche, puis je sortis du château et du parc pour me précipiter dans la forêt. Dans celle-ci, il y avait effectivement une grande tour délabrée à qui il manquait des pierres et des tuiles. Des grognements d'animaux sauvages se faisaient entendre... ils étaient terrifiants, c'était le moins qu'on puisse dire !
Je contournai d'abord la tour pour m'assurer que je ne pourrai pas rencontrer de mauvaises surprises. Toujours un peu inquiète, je poussai la porte de la tour, mais elle ne s'ouvrait pas.
Bizarrement, la porte semblait fermée à clé. Il y avait donc quelqu'un dedans, ou le propriétaire avait décidé de s'y enfermer... et de sauter du haut de la tour.
Mais les meurtrières étaient beaucoup trop étroites pour laisser passer un homme. J'étais toujours bouleversée par cette histoire, lorsque je vis, dans la pénombre, au loin, une silhouette s'avancer doucement vers moi.
J'écarquillai les yeux. La personne me suivait, où l'ombre me donnait l'illusion de la voir avancer alors qu'elle reculait, en réalité ? C'était affreux de ne rien connaître sur ceci, et je décidai d'attendre le verdict. Je ne bougeai pas pendant quelques minutes, histoire de voir si l'homme progressait sur son chemin. En vérité, deux minutes plus tard, je découvris qu'il sortait de la forêt. Heureusement pour moi ! Mais alors... d'où venait cette silhouette ?
Je me posai la question de nombreuses fois. L'homme était sans doute sorti de la tour pendant que je la contournais, et avait profité de ce qu'il m'ait vue pour fermer la porte à clé avant de s'assurer que je n'entre pas.
Cette silhouette n'était pas celle de quelqu'un d'ordinaire. Il s'aventure ici sans torche, il marche doucement, s'éloigne après être sorti d'une mystérieuse tour qui n'a rien à faire ici, au plein coeur d'une forêt ! Il cachait sûrement quelque chose, et était soit le propriétaire de la tour, soit un voleur. La tour recelait, dans ce cas, un secret ou un trésor précieux que l'homme voulait à tout prix dérober... mais c'était le dernier des cas. S'il m'avait vue, et qu'il était un voleur, il n'aurait pas marché ; il aurait couru, à part s'il découvrait que je suis en réalité une adolescente de 11 ans et pas dangereuse du tout !
Inquiète, je pris le chemin du retour en évitant d'emprunter celui de l'inconnu. Mais j'étais loin de me douter que j'allais tomber dans son piège...
Alors que je prenais une autre direction pour rejoindre le parc du château, je le vis, caché derrière un arbre. Il n'était pas masqué, mais avait une capuche. Tout de noir vêtu, il ne laissait aucune trace de vie, plaqué sur l'arbre, mystérieusement debout. Il ne semblait plus vivant : aucun bruit ne se dégageait, dû à sa respiration. Je ne pouvais pas voir ses yeux qui étaient camouflés derrière sa capuche. Et alors que je m'apprêtais à le contourner pour en savoir plus, quelqu'un me saisit les épaules et me jeta en arrière. Horrifiée, je poussai un cri, mais j'eus à peine le temps de me débattre que quelqu'un me mit dans le coffre d'une voiture.
Je me cognai la tête contre la porte du coffre. Le choc fut violent, et je m'évanouis. Je ne pus pas connaître la suite de ma propre histoire.
Quelques heures plus tard, j'étais dans une pièce sombre, avec des barreaux très serrés devant moi. Derrière eux s'étendaient deux files de cellules, comme dans une prison. Il n'y avait qu'une minuscule issue, au plafond, qui était sécurisée par des barreaux, elle aussi.
Au fond, je vis un homme s'avancer. Il n'avait pas d'uniforme de policier, juste un costume noir. Il marchait droit, et se dirigea vers ma cellule mais ne me parla pas.
Il glissa une clé dans la serrure, et me laissa sortir, mais me rattrappa aussitôt. Il éclata de rire en me voyant croire qu'il m'avait libéré. J'essayai de me débattre à nouveau, mais en vain. Je reçus une grande bourrade dans les côtes, qui signifiait sûrement de me taire et de ne pas bouger. Il m'emmena hors de cette espèce de prison, et nous sortîmes du bâtiment. Je ne pus pas m'empêcher de regarder derrière moi : ce qui s'éloignait n'était pas un commissariat. C'était juste une autre tour comme celle que j'avais vue, mais en plus petite. Elle était aussi lugubre que l'autre. Je n'osai pas demander à l'homme ce qu'il faisait, mais je le découvris peu après : il me guidait au parc, puis dans le château, où il m'ordonna de m'asseoir à l'entrée. J'obéis immédiatement. Il ferma la porte à clé et je me retrouvai de nouveau seule. Je le vis ensuite s'éloigner. Il jeta les clés dans le caniveau du trottoir et éclata de rire, tandis que moi, furieuse, je criai de rage.
Ils ne m'avaient pas retiré mon sac ; ni ma torche. Je l'allumai, mais la lumière s'affaiblissait progressivement... jusqu'à ce que la torche s'éteigne complètement. Plus de piles !
Je regardai tout autour de moi. Les propriétaires du château avaient éteint les lumières, qui pourtant étaient là, tout à l'heure. Je fouillai dans mon sac... rien qui puisse me servir.
Mais qui avait éteint les lumières ? Il y avait forcément quelqu'un, ou alors une personne s'était chargée de les allumer avant ma première arrivée, et de les éteindre avant ma deuxième arrivée, après mon emprisonnement - et ma libération.
Je m'accroupis contre le mur. Il valait mieux dormir. Un rapide coup d'oeil à ma montre m'indiqua qu'il était déjà 10:38, raison de plus pour m'endormir.

Le lendemain matin, je n'avais plus trop de souvenirs de ce qui s'était passé la veille. Le soleil éclairait suffisamment à travers les vitres hautes du château. Je montai les escaliers et décidai d'en apprendre plus en visitant la moindre pièce, en m'arrêtant à chaque étage.
La première pièce contenait des baguettes accrochées à des grands tissus qui tapissaient la salle. Par terre, quatre baguettes très longues ornaient le sol, et il n'y avait que ça dans la pièce ; rien d'autre. Je saisis une baguette et je fus violemment secouée. Un éclair retentit. Terrifiée, je lâchai la baguette, mais la terre trembla davantage. Je replaçai correctement la baguette au bon endroit en essayant de garder l'équilibre ; même accroupie, il était très difficile de rester sur pied au cours d'un tremblement de terre !
Lorsque j'eus reposé la baguette, la terre cessa de trembler - ce fut un immense soulagement pour moi. J'évitai de toucher à une autre baguette pour éviter les ennuis... et je quittai la pièce immédiatement pour rejoindre la suivante qui se trouvait au même étage.
Elle était tapissée de peaux d'animaux, et au centre, il y avait un tableau. Par terre, un tapis recouvrait le centre de la pièce, et des instruments de musique étaient posés sur ce tapis. Une fois de plus, je préférai ne pas y toucher, mais finalement, je ne résistai pas à la tentation. Je me précipitai sur une espèce de guitare au sol, je la pris, et je ne pus pas m'empêcher d'y jouer. Bizarrement, rien ne se produit, à part la belle mélodie que je jouais à la guitarre... et qui apparemment ne faisait pas d'effet. Tant mieux !
Je continuai à jouer encore un peu, mais je me lassai vite de la forme de la guitare, qui me gênait un peu pour la porter, d'autant plus que mon bras était trop court ! Je reposai la guitare à sa place et je pris cette fois la flûte, à côté de celle-ci, qui me semblait tout à fait normale par rapport à celles qu'on a l'habitude d'y jouer.
Bien que le professeur de musique avait insisté, cette année, pour que l'on joue de la flûte, en sixième, et que ceci avait été fait tout au long de l'année jusqu'à présent, je ne maîtrisais pas tout à fait cet instrument. Du moins, pas encore ! Je quittai la pièce après avoir regardé une dernière fois les instruments sur le sol. Seule la flûte était normale !
Je regagnai les escaliers, que je montai pour accéder à l'étage suivant vu qu'il n'y avait plus aucune pièce au premier. Peu après, je pénétrai dans une salle très sombre, malgré la lumière qiui filtrait à travers une petite fenêtre. Aux murs, il y avait une multitude de tableaux, peints très joliments. Je jetai un oeil à leur auteur et leur date qui étaient écrits sur des pancartes à côté de chaque oeuvre. Un tableau m'intriguait particulièrement : je ne parvenais pas à "déchiffrer" sa signification. Ses formes bizarroïdes me donnaient l'impression de me trouver dans un monde étrange, une autre dimension, une planète inconnue. Je me dépêchai de quitter cette mystérieuse pièce, en m'empêchant de voler un des tableaux que je trouvais pourtant très beau.

Après ma petite visite du château, je constatai qu'il n'avait rien de hanté, et je ne comprenais toujours pas pourquoi ce que les gens disaient de cette construction lui valaient cette si mauvaise réputation. Et l'idiot qui m'avait enfermé dans ce château ne m'avait pas non expliqué pourquoi il le faisait... tiens ! Voilà que j'y repense... que je suis bête ! J'ai été tellement hypnotisée par la splendeur de certaines oeuvres des pièces, que j'en ai carrément oublié mon enfermement ici. Je n'ai donc récolté absolument aucun indice, qui me permettrait de me sauver.
Je refis alors une deuxième fois le tour du château, un peu plus rapidement cette fois, mais je fus de nouveau projetée dans le monde de l'art en observant encore un tableau captivant dans une des pièces. Et j'en oubliai complètement mon souci, une fois de plus ; et ce ne fut qu'en bas que je m'en rendis compte encore une fois ! Impressionnée, je re-visitai le château. Mais j'avais l'impression que les oeuvres, les instruments de musique et les objets bizarroïdes changeaient à chaque fois... les tableaux n'étaient jamais les mêmes. À ma deuxième visite, je n'avais pas retrouvé le tableau intriguant, ni le tableau captivant à la troisième. Et à cette troisième visite, je vis un tableau magnifiquement coloré. L'auteur ne me disait rien, la date était lointaine, pourtant les couleurs faisaient en sorte que certains éléments du tableau sautaient aux yeux. Je passai vingt minutes à observer ce tableau, à le déchiffrer et à vouloir comprendre sa signification. Et j'en oubliai de nouveau mon problème.
Alors, en bas, à la fin de ma troisième visite, j'en tirais une conclusion. Ce pourquoi l'homme m'avait emprisonné ici, c'était tout simplement parce-qu'il savait pas y sortir, étant donné que les indices ne pouvaient se trouver que dans les étages, et que dans ces étages, je me laissais carrément emporter dans le monde de l'art. Et si l'homme le savait, c'est que je n'étais pas la seule à me retrouver comme passionnée par la musique et par la peinture !

Cela me posait un sacré problème. Je cherchai malgré tout, en bas du châyteau, des indices pour y sortir. À part des chaises dispersées un peu partout, d'une disposition assez étrange, je l'admets, je ne trouvais rien qui puisse me sortir d'ici. Et là, regarder une simple chaise m'éclaira plus que jamais ! Je montai sur cette chaise, puis sur son dossier. Il fallait me rendre à l'évidence... j'étais trop petite pour atteindre la tige qui pendait du plafond, en haut.
Je portai une chaise et je la mis sur la première..., ce ne fut pas suffisant pour pouvoir atteindre la tige. Et je répétai l'opération jusqu'à ce que ma main l'atteigne. Ce fut avec 4 chaises empilées que je pus tirer sur la tige. Une trappe s'ouvrit... misère. Je devais encore empiler des chaises pour entrer complètement dans la trappe. Hélas, il manquait des chaises... il n'y en avait que cinq, et avec les cinq, je ne pouvais que glisser mes bras. Je fis quelques efforts. Je me hissai dans la trappe en m'appuyant sur mes coudes, puis je posai mon menton sur le rebord pour regarder un peu partout autour de moi. C'était carrément noir ! J'avais oublié ma torche... je dus redescendre pour la prendre, contre mon sac. Je remontai sur les chaises, allumai la torche... mais j'avais aussi oublié qu'elle n'avait plus de piles ! Je devais faire avec, alors. J'entrai dans la trappe, et je vis une lueur très lointaine. Une fois sur pied, je courus en direction de cette lueur, qui ne se rapprochait pourtant pas : c'était sans doute qu'elle était loin, alors. Dommage... je continuai à courir. Après un quart d'heure, je dus faire une pause. La lumière ne s'était agrandie que de quelques centimètres de diamètre, pas plus. Ce fut après vingt-cinq minutes que la lueur était toute proche. Mais elle bougeait ! Je sautai dessus pour l'attrapper.
Lorsque je fus suffisamment proche, je l'examinai d'abord. Il y avait une petite tête, un corps de la même taille, un petit peu plus long toutefois. La fine et petite silhouette volait grâce à des ailes d'où s'échappaient des petites étoiles. La silhouette ressemblait fort bien à une fée ! La fée avait des espèces d'antennes et de beaux et longs cheveux dorés.
- Comment t'appelles-tu ? me demanda la fée en m'apercevant.
Horrifiée, je faillis crier et prendre mes jambes à mon cou. Mais je ne le fis pas : je restai sur place, un peu ébahie cependant.
- Pa... Patty... répondis-je. Qui es-tu ?
- Je suis la fée du château, répondis-je.
- Tu es comme les fées des contes, quelqu'un t'a lancé un sort, et tu es la prisonnière du château, constatai-je.
- Non, répliqua la petite fée en secouant la tête. Je peux même t'aider à sortir d'ici, si tu le souhaites.
J'ignorai sa remarque ; je ne la croyais pas le moins du monde !
- Mais qui es-tu, alors ?
- Moi, je suis une fée gentille. Je t'ai dit, je peux t'aider à t'échapper. Mais il faut que tu m'écoutes bien, je vais t'expliquer qui je suis réellement. J'ai été crée, en quelques sortes, dans le but de sécuriser les environs. J'ai choisi ce château pour qu'il soit sous ma protection.
- Tu ne fais pas ton travail, alors ! J'ai été enfermée ici et tu n'es même pas venue à mon aide ! protestai-je.
- Laisse-moi finir, me dit la fée. Un jour, un méchant homme m'a enfermé ici. Mes pouvoirs sont trop faibles pour soulever la trappe... et nombre de gens ont péri ici. Tu connais le secret de ce château ? Chaque pièce renferme un trésor qui éblouit celui qui entre dans la salle. Il en oublie complètement sa recherche d'indices pour se sauver.
- Je sais, merci, répondis-je, agacée. Dis-moi plutôt comment je sors d'ici !
- Je ne t'aiderai pas si tu me parles de cette manière, temporisa calmement la fée. Moi, j'ai tout mon temps.
- Excuse-moi... continue...
- Pour t'aider, tu vas devoir tout simplement soulever la trappe.
La fée me suivit jusqu'à la trappe. Je la soulevai sans difficulté.
- Merci, répondit la fée.
Elle déploya ses ailes et sortit de cette grande cave par la trappe.
Je la suivis en sautant sur la chaise qui se trouvait sous le trou.
- Suis-moi ! dit la fée.
Je courus après elle. Elle m'emmena dans la pièce aux instruments de musique.
- Si tu joues les bonnes notes de ces instruments, expliqua-t-elle, tu verras apparaître un monceau dans le mur. Tu n'auras qu'à le pousser, et tu pénètreras dans une pièce secrète qui te permettra de te sauver si tu réfléchis bien. Je vais t'aider à jouer les notes. Je joue très bien de la flûte, si tu veux savoir.
Parfait ! Il ne me manquait qu'elle, qui sait jouer de la flûte, pour composer cette soi-disant mélodie qui fait ressortir un monceau dans le mur. Je pris la guitare, bien qu'elle ne soit pas "confortable", et je vis la fée se précipiter sur le tableau. Mais elle était trop petite pour y écrire quelque chose... elle me demanda une fois de plus de l'aide. Elle me dicta ce qu'il fallait écrire - plus précisément des notes de musique - avec le marqueur, et une fois fait, je retournai à ma place, je repris la guitare et nous jouâmes toutes les deux les notes. Vu qu'elle avait moins de notes à jouer avec sa flûte pour faire la mélodie, elle prit aussi un autre instrument bizarre et joua le reste des notes pendant que j'achevais la mélodie avec un joli son à l'aide de ma guitare. Visiblement, cela eu le don de satisfaire la fée, qui sourit.
- Parfait ! dit-elle. Regarde.
Un monceau dans le mur apparut, derrière le tableau. J'appuyai dessus et le mur - qui était en fait un mur coulissant - glissa sur le côté. J'entrai, suivie de la fée.
- Tu vois, Patty ! Ce n'était pas bien difficile. Mais sache que sans moi, tu n'aurais jamais réussi à jouer de la flûte.
- Et c'était quoi cet instrument, à la fin ?
- Un kazoo, répondit la fée.
- Ah ! dis-je. C'ets pour ça que tu avais la voix bizarre ?
La fée hocha la tête.
- Exactement ! Allons-y.
Je fouillai la pièce au peigne fin à la recherche d'indices qui se faisaient abondants, ici. J'ouvris un tiroir.
- Ah, ça, ce sont les épîtres du philosophe Carfen.
- Le philosophe Carfen ? demandai-je. C'est qui, cet inconnu ?
- Ne parle plus jamais du mage de cette manière ! Le philosophe Carfen est le personnage le plus important et qui a marqué toute l'histoire des fées et de la magie ! Il écrivait des épîtres et ses destinataires les entreposaient dans un coffre, tellement elles étaient précieuses. Et un voleur très agile les dérobait pour les mettre ici, dans un tiroir.
"Carfen, ça ne me dit rien", pensai-je. Un philosophe nommé Carfen ? Elle me racontait des sottises, cette fée. Je ne savais pas, finalement, si je devais la croire ou non... et en plus de ça, les philosophes n'ont rien à voir avec les fées et la magie, juste avec l'humanité et la raison !
Soit la fée perdait la tête, soit son monde était complètement différent du nôtre.
- Et tu penses que ses épîtres nous sortiront de là ? demandai-je.
La fée ne répondit pas : elle lisait une lettre du philosophe Carfen, et semblait passionnée par ses récits.
- Eh oh ! Je te parle ! dis-je en la secouant.
Elle fit tomber la lettre par terre.
- Malheur ! dit-elle. Je venais juste de lire un passage où le philosophe Carfen expliquait que quiconque lâchait de cette manière ses récits serait puni... ses épîtres doivent être traitées avec respect, tout comme ceux qui ont au la gentillesse de laisser tranquille le philosophe pendant qu'il écrivait ses récits !
Il y eut de nouveau un tremblement de terre, comme lorsque que j'avais fait tomber la baguette à la première pièce.
La fée courut se cacher quelque part - et je ne la retrouvai pas.
- Petite fée, où es-tu ?... j'ai besoin de toi pour sortir d'ici !
Complètement désorientée, je m'assis sur ce qui semblait être un fauteuil. Il ne ressemblait pas du tout aux fauteuils que l'on voit en boutique, sur lesquels on a l'habitude de s'asseoir ! Il était vieux, sale...
Alors que j'énumérais tous les adjectifs qui qualifiaient le fauteuil - je n'avais que ça à faire en attendant le retour de la fée -, j'entendis un petit cri. Il provenait de l'armoire, à l'opposé de la pièce ! Je m'élancai, et poussai de toutes mes forces l'armoire sur le côté. Je vis aussitôt un gros trou, qui avait la forme d'une porte, dans la pierre du mur !
Derrière cette porte, il y avait une pièce ombragée, avec un chaudron bouillant au centre. La fée était attachée à une corde qui descendait progressivement en direction du contenu verdâtre du chaudron.
Il n'y avait personne d'autre dans la pièce... mais je n'aperçus le responsable de cela qu'à la fin, lorsqu'il était à peu près trop tard. Celui qui était aux commandes de l'engin qui faisait descendre la fée dans le chaudron était nul autre que l'homme de l'ombre qui m'avait capturé peu avant... oui, cleui qui m'avait pris par les épaules - du moins, sans doute, car je n'avais pas vu le visage de l'homme, mais juste son corps -, celui qui marchait du côté de la tour délabrée, celui qui m'avait "libérée" de ma cellule et qui m'avait emmenée à l'intérieur du château, celui qui m'y avait enfermé et qui avait jeté la clé du château dans la rivière.
Mais comment pouvait-il, alors, entrer et sortir du château sans la clé ? Soit il en avait un double, donc il était inutile de jeter les clés d'origine (ou les doubles) dans la rivière à part pour me terrifier et me faire croire que j'étais vraiment enfermée, ou alors il avait des... pouvoirs magiques.
Oui, maintenant que j'ai rencontré la fée, ainsi que ce terrible homme, tout peut arriver, même le pire.
- Relâchez-la immédiatement !
... ce fut la seule chose que j'eus le courage de dire avant de m'effondrer. Sans la fée, je ne pouvais rien !
On m'avait frappée quelque part... à la tête, je crois, et j'eus juste suffisamment de force pour regarder au fond de la pièce : l'homme n'était plus aux commandes de l'engin, et la fée avait réussi à se débattre pour sortir du noeud de la corde.
- Patty ! Patty ! Réveille-toi ! hurla-t-elle.
Je somnolais. Je la vis placer ses deux petites mains devant moi et fermer les yeux, se concentrer très fort comme si elle lisait l'avenir dans une boule de cristal. Des lueurs blanchâtres se précipitèrent sur moi, et je me levai comme par magie. Je le faisais involontairement, inconsciemment... impossible de me contrôler ! Je parcourais la pièce. Je me sentais pousser des ailes... je courais tellement vite qu'à la fin, je créai une espèce de tourbillon autour du chaudron ! Si, croyez-moi ou non, il y avait réellement un tourbillon. La fée s'était écartée pour éviter que je ne lui fasse mal en passant devant elle. L'homme qui m'avait frappé, cependant, n'avait pas fait attention à moi, et il ne m'a vue qu'au dernier moment, lorsque je lui ai foncé dedans. C'est lui qui est tombé, je me suis arrêtée - enfin, la fée m'a arrêté - et j'ai contemplé tout autour de moi.
- C'est phénoménal ! me contentai-je de dire en voyant le résultat.
La fée haussa les épaules, comme si ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ceci.
La pièce était encombrée de papiers qui avaient volé du bureau au fond de la pièce ; aussi de livres qui provenaient de l'armoire dans la pièce voisine ; de liquide épais et verdâtre qui disparaissait progressivement.
- Regarde, dit la fée en m'emmenant près du chaudron.
J'étais un peu inquiète ; la paroi du chaudron semblait encore brûlante, car elle dégageait de la fumée.
- N'aie pas peur, me dit-elle. C'est froid !
Je touchai le rebord du chaudron et l'enlevai tout de suite après. Je n'avais senti aucune brûlure, rien. Je reposai ma main plus longtemps... en effet, c'était froid !
Je regardai dans le chaudron. Du violet avait remplacé le vert, et un tourbillon se créait au fur et à mesure que la couleur s'intensifie.
- Ceci, c'est le portail qui te permettra de rentrer chez toi, m'expliqua la fée.
- Pourquoi ne pas emprunter le double des clés de l'homme pour sortir du château ?
- C'est une éventualité, dit la fée.
Je préférais prendre les clés plutôt que de sauter dans ce chaudron violet. C'était quand même moins dangereux ! Je fouillai les poches de pantalon et de la veste de l'homme : il n'y avait rien. J'ouvris ses mains : aucune clé. Dommage... je devais donc me forcer à sauter dans le chaudron.
J'écoutai les conseils de la fée :
- Saute, je te dis que c'est sans risque !
- Tu viens avec moi, alors ? demandai-je.
- Si tu veux, répondit la fée suite à un petit moment de réflexion.
Elle sauta la première. J'enjambai le rebord du chaudron, bien qu'il soit assez haut ; mais je parvins malgré tout à plonger dans le tourbillon violet. Au dernier moment, je poussai un cri. J'étais déjà tombée dans le vide. Quelques minutes plus tard, j'étais dans l'eau. Je vis des clés posées sur un rocher... je les pris, au cas où ! Je les fourrai dans ma poche et je regardai tout autour de moi. Je ne retrouvais pas la fée, encore une fois !
Et sous l'eau, impossible de crier, ni même de parler, de chuchoter, à moins de vouloir boire la tasse.
Je nageai vers la surface. Et là, j'identifiai l'endroit où je me trouvais : c'était tout juste à la rivière, celle qui était située à côté du parc qui lui-même était à côté du château. Je m'assis sur l'herbe, exténuée, et je vis la fée à l'autre rive.
- Bon, j'y vais ! Mes parents doivent se faire un sang d'enc...
Mais la fée me toisait méchamment.
- Tu n'aurais pas oublié quelque chose ? trancha-t-elle sévèrement.
- Ah, euh... m-merci... bégayai-je, gênée.
La fée ne répondit pas, et je m'en allai pour éviter des ennuis supplémentaires. Mais avant, je mis ma main dans ma poche et je balançai les clés dans l'eau. Je voulais absolument m'en débarrasser avant qu'elles ne me posent d'autres problèmes !
En rentrant chez moi, mes parents n'étaient même pas inquiets. Ils croyaient que j'étais allée chez une amie. La preuve, mon père me demanda :
- Alors, c'était bien ?
Je préférai ne pas abandonner ce prétexte-là pour éviter de raconter ce qui s'était passé :
- Oh, oui, vous avez un bonjour des parents de Sandra, c'est chez elle que je suis allée.
Le souci, c'était que ma mère allait sûrement appeler la mère de Sandra pour savoir si mes journées chez elle s'étaient réellement bien passées, comme si elle ne me faisait pas confiance. Alors, le lendemain, je me précipitai sur le téléphone et j'appelai Sandra lorsque mes parents étaient partis au travail :
- Salut, Sandra !
- Coucou, Patty, mais... pourquoi tu m'appelles à cette heure-ci ?
- Pour savoir comment tu allais !
- Bien ! répondit Sandra. Dis, tu voudrais aller dormir chez moi de cet après-midi à demain matin ?
- Pourquoi pas ? dis-je, fière de moi.
Satisfaite, je discutai un peu avec Sandra, puis je raccrochai après avoir fixé une heure. À 14 heures précises, j'avais décidé d'aller chez elle. J'avais pris soin d'appeller mes parents pour savoir si je pouvais aller chez une copine le soir. Ils avaient accepté, et j'avais dit qu'ils ne me trouveraient sûrement pas à la maison lorsqu'ils rentreraient du travail ; que je serais déjà partie chez mon amie, et que je risquais de rentrer vers minuit, heure à laquelle mes parents ne supportent pas être encore réveillés.
J'avais fait tout cela pour que, lorsque ma mère allait appeller celle de Sandra quelques jours plus tard, la mère de mon amie sache de quoi la mienne parle. Je leur avais donc dit que j'étais allée chez une amie, mais ils ne m'auraient jamais cru si la mère de Sandra leur disait "Patty n'est pas venue chez nous hier !".
Cela m'arrangeait totalement ! Avant d'aller chez Sandra, à 13h15 (je prends le bus), je changeai de sweat et de pantalon, et je mis d'abord ma main dans ma poche pour vérifier qu'il n'y avait rien. À l'excepté d'un mouchoir et d'un objet métallique qui faisait le bruit d'un bijou lorsqu'il est agité, je n'avais rien d'autre. À propos de cet objet métallique, c'était... une clé, plus précisément la clé du château !

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3 août 2012

Le prince et la famille royale

Bonsoir !

J'ai écrit, il y a quelques temps, une histoire intitulée "le prince et la famille royale". La voici ! Bonne lecture !

 

Il était une fois un aventurier, si courageux que ses ambitions étaient d'explorer les entrailles de la terre, au fin fond d'un puits qui le conduirait dans l'antre du plus féroce monstre qui existe.
 Ayant fait ses adieux à ses proches et aux habitants du village qui l'admiraient tant, après avoir pu profiter des richesses que lui avaient offert les artisans du village entre les pains du boulanger et les broderies du couturier, il partit enfin. Personne ne lui manquait, puisqu'il avait confiance en lui et il était sûr de revenir indemne.
 Après des jours et des jours de voyage, il était tellement exténué qu'il se laissa tomber contre un arbre. Grave erreur ! L'arbre se mit à gesticuler et à gémir :
- Oh, pitié, pitié ! Je vous en supplie !
 L'aventurier sursauta et se leva d'un bond.
- Que faites-vous là, misérable naufragé ? demanda une voix qui semblait appartenir à l'arbre.
- Je n'en puis plus. Je dois explorer les entrailles de la terre et j'ai perdu mon chemin.
- Je peux t'aider, répondit l'arbre. À une seule condition : que tu me déracines. Je veux être replanté autre part, où il y a de l'eau, beaucoup d'eau, et moins de soleil. Je transpire !
 L'aventurier, étonné, finit par accepter. Après tout, ce n'était pas tous les jours que l'on avait l'occasion de parler à un arbre et de lui rendre service !
- Mais qu'est ce que vous me donnez, en échange ? répliqua l'homme.
 L'arbre fit mine de réfléchir, mais derrière son feuillage touffu, il avait déjà une idée.
- Tu vois, ma soeur a été princesse. Elle a un trésor rempli de bijoux et d'or dans un terrain inacessible, mais elle est partie pour explorer, elle aussi, les entrailles de la terre. On ne l'a plus jamais revue. Je crois que ce trésor pourrait t'appartenir si tu me rendais ce service.
L'aventurier, satisfait, demanda à l'arbre un délai. Il ne pouvait pas le déraciner en un jour.
- Je te donne quatre semaines, dit l'arbre. Pas plus. Si tu ne parviens pas à me déraciner, tu seras tué.
L'homme fut finalement très inquiet. Il avait accepté, c'était trop tard. Il regrettait terriblement ce qu'il venait de dire ! Il partit pour les entrailles de la terre. Après tout, il serait mort dans les deux circonstances. Il avait entendu l'arbre lui dire que sa soeur n'était plus jamais revenue après son voyage. Et deuxièmement, parce-que l'arbre ne lui avait accordé qu'un délai d'un mois pour le déraciner.
- Un arbre, ce ne doit pas être bien difficile à déraciner, dit l'homme en s'éloignant.
Il entendit l'arbre glousser.

Huit jours plus tard, il se trouvait devant une forêt tropicale. Il écarta les premières feuilles. Là, il vit un dinosaure. Il s'empêcha de crier et de rebrousser chemin car il était trop tard pour reculer : l'immense créature l'avait repéré et fondit dessus.
- Attendez ! J'ai soif ! J'ai faim ! gémit le héros.
Le dinosaure s'arrêta et dévisagea l'aventurier.
- Je ne vous veux aucun mal, poursuivit l'homme.
« Je crois plutôt que c'est à lui de me dire ça » pensa le héros en haussant les épaules.
Le dinosaure s'arrêta donc.
- Je veux encore profiter des joies de la vie, poursuivit-il donc. Je veux juste passer.
- Alors, promets-moi de surveiller la naissance de mon nouveau. Son oeuf n'est pas en bonne protection. Surveille en permanence cet oeuf et préviens-moi.
L'aventurier haussa les épaules mais accepta. Le dinosaure le laissa passer, et le héros partit mais se retourna, se rappelant aussitôt qu'il avait oublié quelque chose :
- Donne-moi un délai. Je dois explorer les entrailles de la terre. Si je surveille tes oeufs tout de suite, il sera trop tard, et je dois déjà déraciner l'arbre.
- Cet arbre à mille lieues d'ici ? pouffa le dinosaure. Tu n'y arriveras jamais ! Il t'a fait marcher. Sa propre soeur l'a ensorcelé. Avant, cet arbre était un véritable homme, un prince, même. Il a volé les richesses de sa soeur, princesse à l'époque, pour en faire un trésor. La princesse l'a alors métamorphosé en un arbre. Il y a un moyen pour qu'il redevienne un prince : il faut le déraciner. Mais, tu vois, même les racines sont ensorcelées. Tu n'y arriveras jamais.
- N'y a-t-il pas une astuce ? demanda le héros, abasourdi.
- Je ne te la dirai pas, répondit le dinosaure calmement. Tant que tu n'auras pas surveillé mes oeufs.
- Et... tu ne m'as toujours pas trouvé de délai.
- Tu peux explorer les entrailles de la terre, revenir à ton village pour refaire tes adieux afin de revenir ici et ce n'est que là que tu pourras venir surveiller les oeufs.
Désespéré, le preux homme reprit sa route et tomba nez à un nez avec un véritable monstre des mers, un reptile marin à écailles, nageoires et branchies, tout juste sorti à moitié de l'eau du lac pour écouter l'homme et le dinosaure parler tous les deux.
- Tu ne passeras pas, hurla le reptile.
Il cria si fort que la terre trembla.
- Et si je te donne un trésor rempli de bijoux et d'or, qui a appartenu à une princesse ? Alors ?
Le reptile plissa les yeux, certain que l'homme le faisait marcher.
- Je t'en supplie. J'en possède un, mais il n'est pas avec moi. Je dois explorer les entrailles de la terre pour accomplir ma quête. Tout le monde, au village, m'attend. Je reviendrai avec le trésor et je te le confierai. C'est promis.
Le reptile accepta et se fit avoir. Une fois de plus, l'aventurier lui demanda un délai et la créature lui répondit :
- Comme pour ce que le dinosaure t'a accordé, tu peux explorer les entrailles de la terre, revenir à ton village pour saluer tes proches et tu viens me fournir le trésor.
 Le reptile s'écarta et l'aventurier passa avant de rencontrer un phénix aux teintes pourpres et orangées qui survola l'homme avant d'atterir devant lui.
- Que veux-tu, naufragé ? demanda l'oiseau fabuleux.
- Je veux passer et accomplir ma quête.
- Tu dois explorer les entrailles, n'est-ce pas ?
Le phénix éclata d'un rire narquois.
- Tu peux toujours rêver. Les entrailles se situent au fond d'une antre surveillée par un monstre tant redouté. Si tu savais au moins qui c'est... je te laisse y aller. De toute manière, tu seras tué où que tu ailles.
Et le phénix s'envola. L'aventurier reprit sa route, de plus en plus inquiet, et vit un ogre.
- Laisse-moi passer, dit l'homme.
L'ogre hocha la tête.
- Je te propose d'épouser ma soeur. C'est une comtesse. Elle est magnifique. Elle ne vit plus dans mon village, mais je peux la voir à tout moment.
L'ogre se méfia, comme le reptile.
- D'accord, dit-il finalement.
Ça, c'était quasiment dans la poche ! L'aventurier reprit sa route et vit deux hommes arriver devant lui. Ils étaient de taille normale, étaient très âgés, avaient de longs cheveux blancs, une robe bleu azur et se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
- Je peux passer ? demanda l'aventurier, pensant que ces deux personnes, ressemblant fortement à des mages, étaient inoffensives.
- Tu ne peux pas passer, dit l'un.
- Tu peux passer, dit l'autre.
- Je peux te donner quelque chose en échange que tu me laisses passer, dit l'homme au premier mage.
- Oui, répondit-il.
- Non, répondit l'autre.
« Ça et y'est, j'ai compris ! » pensa l'homme, prenant enfin conscience qu'un mage disait la vérité, et l'autre mentait. Il avait lu un livre sur les paradoxes, et l'avait intelligemment étudié.
- Est-ce que je ne peux pas passer ? demanda-t-il au premier mage.
- Est-ce que je peux passer ? demanda-t-il au second mage.
Les deux mages, se retrouvant bloqués, laissèrent passer l'aventurier.
Celui-ci, fier de lui, reprit sa route, mais il n'y avait plus aucune créature à « affronter », fort heureusement. Enfin, pas tellement : non loin de là, il y avait déjà l'entrée de l'antre. Elle était gigantesque, tout en roc, et de la lave s'était figée au mur. Pas étonnant : l'antre était au pied d'un volcan ! L'aventurier songea à prendre la fuite, mais il était trop tard. Il était sûr que l'habitant de cette antre ferait se réveiller le volcan. Tant pis pour lui, il méritait la mort.
Il marcha longuement. Rien ne pouvait l'éclairer. Il suivit son instinct, tout simplement.
Alors qu'il marchait tout droit, il se cogna contre un mur en angle. Il était coincé : le mur se séparait en deux directions. Il prit cette de droite qui ne menait qu'à une seule pièce, cette fois éclairée. Il y avait des diamants enfoncés ça et là dans le roc. Il voulut en prendre quelques-uns, mais impossible, sans outils, il ne pouvait pas prendre de diamants ! Il renonca et fit demi-tour pour emprunter la direction de gauche, qui se séparait cette fois en trois autres directions. Il prit celle de droite et tomba sur une pièce totalement vide. La deuxième direction le menait à une pièce, qui, comme la précédente, était emplie de diamants. La direction de gauche le confronta de nouveau à deux directions. Celle de droite le menait à une pièce traversée par des rails. Un trou avait été creusé dans le mur pour pouvoir se faire prolonger les rails. Il marcha et traversa le mur. Il sentit ensuite un chariot. Il grimpa machinalement dedans, et le chariot roula automatiquement, mais il entendit un bruit comme la mèche d'une bombe... effrayé, il constata avec horreur qu'il s'agissait en effet de dynamite. Les étincelles que produisaient la mèche éclairaient l'aventurier, du moins suffisamment pour qu'il réalise qu'il se trouvait devant un beau lot de dynamites. Il sauta du chariot au dernier moment et entendit une explosion, au loin, suivi d'un tremblement de terre. Le volcan devait s'être réveillé ! La dynamite était un piège pour attirer le héros, et cette fois, il était définitivement perdu et il n'avait plus rien.
Il était désorienté : il ne savait plus de quelle direction il était venu, ni comment il avait sauté (de l'arrière, de l'avant, du côté...) et vu qu'il s'était tourné pour voir s'il voyait l'explosion, il était complètement désorienté. Il poursuivit son chemin là où son instinct lui disait d'aller, et le bruit du volcan en éruption s'amplifia. Sûr d'être au bon endroit, l'aventurier continua de marcher. Peu après, il vit une lueur et courut après.
La lueur se rapprochait progressivement, mais très, très lentement. À la fin, il ne se rendit pas compte tout de suite, mais la lueur était juste la sortie de l'antre. La sortie ne menait à rien. L'aventurier tomba quelque part, dans le trou noir, dans un gouffre sans fin, dans le Néant éternel ou dans le vide.
Il atterit ensuite sur un sol mou. Il y avait énormément de lumière, contrairement à dans l'antre. C'était une lumière bleutée et blanchâtre. Il était tombé sur un nuage. Il se leva, mais perdit l'équilibre et retomba. Il pencha la tête en avant mais eut le vertige : le sol était extrêmement loin !
Il n'y fit pas attention et sauta précautionneusement sur le nuage voisin. Il fit de même pour plusieurs nuages jusqu'à être au pied de quelque chose de dur et de fixe. Ça avait des pieds tous fins beiges, une robe entre le blanc et le bleu, des mains maigres derrière le dos. Le héros leva la tête : la créature regardait en avant et ne laissait apparaître aucun signe de vie. L'aventurier y prêta guère attention et contourna la créature pour passer derrière, mais il fut comme re-téléporté devant la créature.
- Tu es mort, dit-elle en baissant la tête.
Le héros s'esclaffa.
- Moi, mort ? Vous plaisantez ! dit-il en riant.
- Non. Tu es au paradis.
- Au paradis ou en enfer ? demanda le héros. J'ai menti à un dinosaure, un reptile, un ogre et même un arbre !
- Au paradis. Explorer les entrailles de la terre, c'est très mauvais, je le sais. Mentir, ça l'est également. Mais pour toutes les choses bonnes que tu as fait, te voilà au paradis.
- Je ne peux pas être ressuscité pour poursuivre ma quête, par hasard ? demanda le héros impatient.
La créature garda son calme et lui expliqua tout.
Ce que l'homme comprit, c'est qu'il fallait faire au moins trois choses positives avant minuit. - Sinon, tu resteras à jamais au paradis, dit la créature. Mais si tu fais plus de trois bonnes actions, tu seras un prince.
Le héros fondit en larmes, sûr qu'il ne pourrait pas être prince, mais lorsqu'il rouvrit les yeux, il était dans son village natal, c'est-à-dire chez lui. Tout le monde le croyait revenu pour de bon, mais se méfiaient. Ils le soupçonnaient d'être un sorcier et d'abuser de sa magie pour se téléporter à son village. Le mage du village demanda à le voir.
- Cela ne peut pas se passer ainsi, commença-t-il.
Le héros le dévisagea d'un air perplexe.
- Je n'ai pas de pouvoirs. Je suis mort, je suis allé au paradis et Dieu m'a ressuscité en me donnant le devoir d'accomplir trois choses positives avant minuit.
- Je vois. Tu as été confronté à la décision d'Eluna.
- Elune ?
- Ce n'est pas Dieu que tu as rencontré, dit le mage en riant légèrement et à voix basse. C'est Eluna. C'est une déesse. Elle est au Ciel pour permettre à ce que je me permets d'appeller des nouveaux arrivants, pour les rediriger. Tu as fait partie de ces naufragés qui n'ont pas trouvé leur chemin et qui ont laissé leur curiosité et leur imagination faire leur travail à votre place. Et voilà le résultat. La décision d'Eluna est une décision... assez difficile, surtout si on est un héros. Si on en est un, on a la caractéristique, forcément, d'aider les gens. La décision d'Eluna oppose le héros à aider ses proches pour conserver un service à leur rendre après avoir pris la décision d'Eluna. Ainsi, cela fait ensuite trois actions positives à accomplir. Pour ceux qui ne sont pas héros, c'est simple, ils n'ont qu'à aider quelqu'un en difficulté, ce qui est très probable ici, cela trois fois et le problème est réglé.
- Merci, Mage, dit le héros.
Le mage sourit.
- J'aimerais déraciner l'arbre pour avoir le trésor. Cela fait un service de rendu. Je passerai par le dinosaure pour confier le trésor au reptile, que je lui avais promis, et en passant par le dinosaure, je pourrai surveiller ses oeufs jusqu'à la naissance de ses petits. C'est la meilleure solution. Mais d'après une des ces créatures, l'arbre est impossible à déraciner, expliqua l'aventurier au mage.
- Tu as encore une solution. La racine a été ensorcelée par la soeur de l'arbre, la princesse. La racine est alors composé de quatre noyaux sans qui l'arbre est impossible à déraciner. Il faut percer ces noyaux et un liquide très, très précieux en sort : c'est l'Élixir de longue vie, celui qui vous permet d'avoir une vie extrêmement longue et plus prolongée. Remplis un flacon de cet élixir après avoir percé les noyaux. Mais ce n'est pas tout ! Tu dois aussi récupérer les noyaux, les quatre, et les mettre dans un sac, le remplir de poison, nouer le sac et le jeter dans une rivière. Les noyaux sont magiques : ils peuvent se re-remplir d'élixir et se remettre sous la racine de l'arbre pour ne pas pouvoir le déraciner, et cela en moins d'une nuit. Il faut donc se dépêcher, et on ne peut éliminer définitivement les noyaux magiques qu'en les empoisonnant.
- Donc, il faut que je perce les noyaux et que je les empoisonne, conclut le héros.
Le mage hocha la tête.
- Mais comment vais-je me procurer un projectile capable de percer les noyaux, du poison pour les éliminer et un sac pour les enfermer ? Et de plus, un flacon pour l'élixir ?
- Je possède un arc et des flèches ensorcelées. Il te suffit de penser très fort à ta cible, et que tu vises bien ou mal, la flèche ensorcelée se dirigera automatiquement vers ta cible. Tu as de la chance, j'en ai huit. Prends-en quatre et si tu parviens à éliminer les noyaux, je te donnerai les quatre autres pour tes prochaines quêtes. Je te prête également l'arc. J'ai une bouteille de poison, et un petit sac huilé. Pour ce qui est du flacon... je n'en ai plus, je les utilise pour mes potions. Écoute, pour commencer, verse le poison dans le sac huilé, rince bien la bouteille à l'eau de la rivière, perce les noyaux, remplis le flacon avec l'élixir, et voilà, ça peut marcher comme cela.
Le mage procura au héros tout le nécessaire : arc, flèches, poison et sac huilé.

Mais le héros avait encore une étape à faire ; c'était la plus difficile. Il alla voir sa soeur quihabitait dans un royaume non loin de là.
- Soeur, commença le héros. Je dois recourir à votre aide. Je dois en toute urgence accomplir trois actions positives avant le coucher du soleil, ce soir. Je souhaiterais vous faire épouser un très charmant homme... un prince, pour ainsi dire... il est doté de l'intelligence, la gentillesse, la ruse, la beauté.
La soeur hésita.
- J'accepte. Si vous me proposez quelqu'un qui me déplaît, gare à vous ! Je le veux à l'entrée de mon royaume très bientôt. Je surveillerai chaque matin, de ma fenêtre, la cour du château et je veux le voir.
Le héros hocha la tête et revint dans son village pour reprendre des forces avant de repartir en direction de l'arbre, muni de son arc. Il prit une des quatre flèches ensorcelées de son carquois mais ne se souvint pas qu'il fallait penser très fort à sa cible. Au hasard, il visa ; la flèche glissa sur le sable. Le héros, désespéré, reprit une flèche et visa le premier noyau en y pensant très fort. Il visa ensuite le deuxième mais il ne lui restait plus qu'une flèche. Par chance, il pouvait se mettre dans une position où les deux noyaux étaient alignés devant lui. S'il s'allongeait à même le sol, la flèche frôlerait le sable et percerait les deux noyaux en même temps. Il le fit, et heureusement, il réussit à percer les deux noyaux. Vite, vite, il contourna la forêt, et une fois devant le lac, versa le poison dans le sac huilé avant de rincer le flacon en évitant le reptile qui rôdait dans les parages. Après avoir rincé le flacon, il revint auprès de l'arbre, creusa un trou à son pied et vida le contenu des quatre noyaux dans le flacon. Celui-ci débordait à peine. Il en but quelques gouttes et se sentit plus énergique, plus dynamique que d'habitude, heureusement !
Satisfait, il n'eut plus qu'à creuser encore un peu pour atteindre la racine, et il souleva l'arbre avec sa force pour le reposer doucement par terre.
- Et voilà, dit-il à l'arbre.
Celui-ci, peu après, se métamorphosa en un prince presque aussi beau que celui que la soeur du héros pensait pouvoir bientôt épouser !
- Tu auras une récompense, dit le prince.
Sa voix avait un peu du mal à s'adapter à celle d'un jeune homme prince. Elle s'était déjà habituée à la voix grinçante et ronchonneuse d'un arbre.
Le prince se concentra et bientôt, devant lui apparut un coffre.
- C'est le trésor de ma soeur, dit le prince. Tu peux lui en apporter une petite quantité pour la prévenir que j'ai été libéré de mon sort. Elle gardera une partie de ses bijoux.
- Mais vous m'avez dit qu'elle était partie pour les entrailles de la terre...
Le héros réfléchit. Le volcan, l'antre, le chariot, la dynamite, l'explosion, et... le paradis ! Eluna !
- C'est Eluna, n'est-ce pas ? s'écria le héros.
- Parfaitement, répliqua le prince en hochant la tête.
- Mais ce n'est pas une princesse, alors, c'est une déesse !
- Je ne sais pas, répondit le prince. Ça fait depuis tellement longtemps que je suis dans la peau d'un arbre que je ne sais plus ce qu'est ma propre soeur.
- Le dinosaure m'a dit que c'est une princesse.
- Lui aussi, est là depuis longtemps, et il n'en sait rien sur ma famille, ce pauvre raptor perdu.
- Comment vais-je faire pour porter le coffre jusqu'au retpile ?
- Par mes pouvoirs. Je ne vais pas en abuser, non plus, mais tu mérites bien cela ! répondit le prince avec un sourire.
Il transporta, par la magie, le coffre de sa soeur jusqu'au lac, tout près du reptile.
- Merci beaucoup, dit le héros en saluant le prince avant de repartir.
Il regarda le ciel, un peu inquiet, et il reprit son chemin. Plus que deux bonnes actions à faire !
- Dinosaure, je dois confier un trésor au reptile. Après, promis, je viendrai surveiller tes oeufs.
Le raptor avait confiance en le héros, désormais. Il le laissa rejoindre le reptile.
- Je te remercie, dit-il en souriant pour la première fois. Oh, richesses. Or, bijoux... merci beaucoup.
Le héros lui sourit à son tour et recula pour aller surveiller les oeufs. Cela dura exactement deux semaines et trois jours. L'homme s'y plaisait : le raptor était maintenant très gentil. Lorsque ses petits furent mis au monde, ce fut tellement d'émotion !
- Je t'accorde un voeu, dit le raptor. Tu sais, je n'ai pas de magie, mais j'ai de l'intelligence, même si ça ne se voit pas tout de suite. Un voeu, un seul, pas plus, tu l'as bien compris.
L'aventurier réfléchit. Il ne dut pas aller bien loin et se rappella qu'il devait aussi rendre service à sa soeur à propos de son mariage.
- Transforme l'ogre, celui derrière le reptile, en un magnifique prince charmant doté de toutes les qualités et des richesses du monde.
- C'est comme si c'était fait, dit le raptor.
Le héros n'entendit rien du tout, pas même un claquement de doigts, mais il était persuadé que l'ogre, derrière le reptile, avait été transformé.
- Merci beaucoup, dit-il au dinosaure avant de s'éclipser.
Il courut rejoindre l'ogre. En parlant d'un ogre, ce n'en était plus vraiment un. Il avait été métamorphosé en un prince vraiment sublime.
- Oh ! s'exclama-t-il, éberlué. Je suis un prince !
- C'est pour favoriser votre mariage avec ma soeur, dit le héros.
- Vous avez fait ça pour moi ? Où dois-je aller ? demanda le prince, satisfait.
- Je vais vous accompagner à la cour de son château. Elle doit d'abord vous juger, par contre. Mais telle que je la connais, un prince lui ferait plaisir. Elle n'a épousé personne, pour l'instant.
Le prince, fou de joie, se laissa conduire par le héros jusqu'à la cour du château. Chaque matin, la soeur regardait à sa fenêtre, mais le soleil allait bientôt se coucher et on n'était plus le matin. Pour être un prince, il devait accomplir plus de trois bonnes actions, et la quatrième serait de marier sa soeur. Il n'hésita pas à pénétrer dans le château de sa soeur pour la prévenir de l'arrivée du prince. Elle se précipita sur la fenêtre. Le prince dormit quelques nuits et resta au château quelques jours pour mieux connaître la princesse. Le héros, cependant, resta en leur compagnie.
Le premier soir, il avait dormi, et le premier matin, il s'était réveillé en étant un très beau prince. Mais l'ancien ogre ne l'enviait pas : il était lui-même très beau en temps que prince.
Au bout de quelques mois, la princesse déclara au prince qu'elle acceptait de l'épouser. Elle prépara les noces. Le mariage eut lieu et fut magnifique, plein d'émotion. Le prince et la soeur du héros vécurent heureux.
La famille royale de la princesse et du prince rendirent visite aux habitants du village. Le héros-prince en profita pour saluer toute sa famille et les habitants.
Il écrivit un récit sur son épopée et le conta d'abord à sa famille. Le conte fut transmis de générations en générations, il fut un peu modifié, et c'est le conte que vous tenez entre les mains que le héros a vécu pour devenir prince, rencontrer une déesse, entrer dans un volcan et affronter des créatures par la ruse !

Il était une fois, dans un pays lointain, une princesse qui s'ennuyait ferme. Elle avait une soeur jumelle qu'elle détestait. Celle-ci s'amusait tout le temps, dans le château.
 Son père, le roi, et sa mère, la reine, étaient occupés en permanence. La pauvre princesse, fille unique, errait dans le château sans rien faire.
 Elle était amoureuse du jardinier, mais celui-ci était condamné à s'occupper de la cour du château pour des éternités. Le roi avait interdit à sa fille de fréquenter le jardinier. Contrainte à rester dans sa chambre à longueur de journée, la princesse finit par en avoir marre. Une fois que tout le monde dormait, c'est-à-dire très tard, elle ouvrit la fenêtre de sa chambre et sauta. Heureusement, la fenêtre n'était pas très haute.
 La princesse tomba nez à nez avec le jardinier. Éberluée, elle inventa un prétexte pour ne pas éveiller les soupçons et pouvoir partir. L'homme l'écouta, aussi étonné qu'elle, et finit par la croire naïvement. Malgré tout, il ne put pas s'empêcher, au matin, de courir avertir le roi de la disparition de sa fille.
- Espèce d'idiot ! rugit-il. Tu me crois suffisamment bête pour ne pas t'avoir vu la dissimuler dans la cour, cette nuit !
 ...ce qui voulait dire qu'il avait observé de près sa fille et le jardinier pendant la nuit ! Le jardinier avait beau se défendre, le roi ne le croyait pas, et fit emprisonner le pauvre innocent.

Quelques jours plus tard, la princesse était déjà loin, mais elle n'avait pas oublié ses parents. Ils devaient s'être lancés à sa recherche. Sans doute qu'ils avaient envoyé des valets pour me retrouver sur leurs chevaux. Mais ils ne pouvaient pas retrouver la princesse : elle s'en était allée à une demi-douzaine de kilomètres, et les valets ne la retrouveraient jamais. Elle pouvait très bien retourner au château si elle le voulait, mais elle ne le souhaitait pas. Ce qu'elle désirait, en revanche, c'était revoir le jardinier. Pendant une nuit, elle s'adossa contre le mur d'une maison, assise sur le trottoir, pour dormir. Elle n'avait ni eau ni nourriture. Elle avait été hébergée par des personnes ces derniers jours, et qui l'avaient nourrie et abreuvée. La princesse, le lendemain matin, reprit sa route. Elle marcha de nouveau longtemps, pour arriver devant les ruines d'une ville.
 À voir les poteaux, les portes et les toits des maisons éparpillés à même le sol, il fallait croire qu'une ville s'était effondrée là. Les ruines ne laissaient pas de trace de survivant. La princesse s'aventura dans une maison à peu près intacte, qui se trouvait au fond. C'était une grande tour, qui s'était quand même écroulée, mais pas entièrement. Une fois en haut, elle eut une vue panoramique sur l'endroit où elle se trouvait. Des collines s'étendaient à perte de vue et le soleil se couchait progressivement, colorant le ciel des teintes du coucher. Au loin, la princesse vit un cheval galoper en direction des ruines. « Je suis fichue ! » pensa-t-elle désespérément, croyant qu'il s'agissait d'un valet du roi. Mais pas du tout : quelques instants plus tard, le cheval était déjà au pied de la tour. L'animal avait un cavalier, et il n'était nul autre que le jardinier !
 La princesse, étonnée, descendit de la tour, mais à peine fut-elle sortie de celle-ci, qu'elle tomba dans un trou, à l'entrée, qu'elle n'avait même pas vu auparavant.
 La jeune fille atterit sur un sol dur. Elle regarda tout autour d'elle : c'était sombre. Tout ce qu'elle pouvait constater, c'était que le plafond était extrêmement haut. Elle vit, devant elle, deux minuscules êtres qui s'éloignaient en promenant sur les parois de la pièce le faisceau de lumière de leurs torches.
« Que sont ces étranges outils ? » s'interrogea la princesse à voix haute.
Les deux petits êtres s'arrêtèrent net et se retournèrent. Ils promenèrent leurs torches sur la princesse.
« Un intrus ! » s'exclama l'un des êtres.
Par chance, le second s'écarta du premier pour l'éclairer de sa torche. La princesse ignorait pourquoi, mais cela l'arrangeait, car elle put découvrir et examiner le visage et le corps des êtres. Alors, c'était vrai ! C'était des lutins !
 Les deux lutins coururent vers la princesse.
« Je ne vous veux aucun mal ! » s'exclama-t-elle. « Je suis une princesse, je suis la fille de la reine Deborah ! »
Elle avait beau se défendre et dire qu'elle était une princesse, les lutins ne la croyaient pas. Ils la capturèrent et l'enveloppèrent dans une espèce de filet. Ils éteignirent leurs torches parce-qu'une autre lumière, plus intense cette fois-ci, s'était allumée et provenait du haut plafond en forme de cône.
« Qui est cet intrus ? » demanda une voix.
« Elle nous fait croire que c'est une princesse !
- Oui », affirmèrent les deux lutins en acquiesçant sans cesse et en désignant du doigt la malheureuse.
« Capturez-la et emmenez-la au bagne ! »
La princesse hurla et se débattit, mais les lutins ne lâchaient pas prise. Ils la jetèrent dans un trou au fond de la pièce. La princesse atterit par terre, de nouveau sur du sol dur. Elle vit un centaure.
- Tu ne passeras pas, dit le centaure.
« C'est ça, le bagne ? » se demanda la princesse, plutôt rassurée malgré tout.
- Je vous offre ma baguette magique, mentit la princesse. À condition que je passe.
Le centaure réclama la baguette magique.
- Quand je serai passée, je vous offrirai ma baguette, promit la princesse.
Le centaure finit par accepter et la laissa passer, mais la princesse tomba nez à nez avec un autre centaure.
- Tu ne passeras pas, dit-il.
- Je vous offre mon chaudron, mentit la princesse. Seulement si je passe.
Le monstre réclama, lui aussi, le chaudron.
- Quand je serai passée, je vous offrirai mon chaudron, répéta-t-elle.
Le centaure accepta. La princesse passa, et tomba nez à nez avec une autre créature gigantesque.
Elle était rouge comme la braise, avait deux immenses cornes noires, des yeux furieux, une épaisse queue noirâtre, des écailles rouges et un air furibond.
- Que fais-tu là ? demanda le monstre.
- Je veux passer, dit la princesse.
- Hors de question, répliqua le monstre.
- Je vous offre...
Elle ne pouvait plus mentir. Elle croyait bien se trouver devant le Diable en personne.
- Je vous épouse, dit-elle. Seulement si je sors.
Elle regrettait déjà ce qu'elle venait de dire. La créature sourit nerveusement.
- Je te laisse passer, alors.
Le Diable s'écarta et la princesse passa. Derrière la créature, il y avait des champs verts, des prés fleuris et un beau ciel azur. Elle vit, au loin, courir vers elle deux gros chevaux qui avaient l'air mystérieux.
« Les centaures ! Les centaures ! » s'écria-t-elle, pétrifiée.
Elle prit la fuite. Aucun centaure ne l'atteignit. Elle se cacha derrière un arbre pour semer les deux chevaux. Et là, elle prit encore plus peur. Elle vit s'avancer la même créature rouge qu'elle avait rencontré en dernier. C'était le Diable, c'était encore lui !
Elle resta clouée sur place ; il n'y avait plus rien à faire. Le monstre rouge ne l'avait pas encore repéré. Elle vit un centaure, au bout d'un champ, qui s'apprêtait à pénétrer dans la forêt. Elle parcourut le paysage du regard et vit le deuxième centaure qui allait engloutir son repas, deux pauvres agneaux.
« Des agneaux ? Les centaures mangent des agneaux ? » s'exclama la princesse. « C'est carrément le monde à l'envers depuis que deux lutins se promènent avec une lueur qui les suivent ! »
Mais elle eut une idée. Elle courut silencieusement vers le centaure qui s'apprêtait à engloutir le premier agneau. La princesse l'en empêcha fort heureusement : elle grimpa sur son dos de cheval et tira sur sa crinière. Le centaure poussa un cri et en abandonna les deux agneaux, qui en profitèrent pour prendre la fuite. Le centaure sur lequel la princesse était juchée, était le plus grand des deux, mais beaucoup plus petit que le Diable, en revanche. Elle fit galoper sa monture à travers les prés tout en évitant les deux créatures horriblement hideuses et épouvantables.
Elle fuit. Au bout d'un des derniers prés, elle vit un village et s'y réfugia. Rassurée, elle reprit des forces sans quitter le dos du centaure.
De retour chez elle, au château, elle était toujours juchée sur le centaure lorsqu'elle fit son apparition devant la cour royale. Elle avait effrayé tous les habitants alentours du château. Le jardinier était derrière lui et ne put pas voir sa bien-aimée.
Le centaure s'était quasiment calmé. La princesse lui avait murmuré quelques mots doux pour l'encourager, et lui promettre de nouveau le chaudron. Satisfait, il s'arrêta avant d'entrer dans la cour, mais la princesse lui ordonna d'entrer et de se cacher. Elle descendit précautionneusement de son dos et courut vers le château. Elle avait une deuxième idée en tête.
Un chaudron, une baguette magique, rien de tout cela ne pouvait exister. Ils étaient juste dans l'imagination du centaure. Par contre, le Diable ne rêvait pas : la princesse lui avait en effet promis sa main. Elle regrettait horriblement de lui avoir dit cela !
- Je reviens. Lorsque je reviendrai, ce sera avec le chaudron, et je serai accompagnée de quelques personnes venues là pour m'aider à le transporter. Je ne passerai pas devant vous sans y prêter attention et sans vous fournir le chaudron, notez-le bien.
Mais son idée pouvait tout arranger. Elle entra dans le château et prit son air le plus poli possible. Elle évita son père le roi et sa mère la reine, bien qu'ils ne pouvaient pas se soucier de l'absence de leur fille pendant quelques jours, puisqu'ils ne la voyaient presque jamais, pas plus que leur autre fille.
- Daisy, commença la princesse en s'avançant vers sa soeur jumelle. Pourrais-je vous demander quelque chose ?
La soeur hésita.
- Le mériteriez-vous ? demanda-t-elle en la toisant de haut.
- Vous êtes ma soeur. Nous sommes nées des mêmes parents et avons toujours été complices. Je suis née cinq minutes plus tôt que vous, ce qui fait que je suis légèrement plus âgée.
- Cela n'a pas de rapport avec ce que vous me demandez. Je vais accepter, finalement.
La princesse garda son enthousiasme pour rester modeste.
- Je vous remercie. Pourriez-vous, seulement, aller à la cour et vérifier les champs cultivés par le jardinier, s'il vous plaît ?
Daisy dévisagea d'un air perplexe sa soeur jumelle. Mais elle avait accepté.
- Mas cela seulement dans... disons... quelques instants. Préparez-vous, avant.
Elle la princesse s'éclipsa, fière d'elle. Il manquait encore une chose pour parfaire son plan et le faire réussir. Son échec coûterait la vie à la princesse !
Elle courut vers le jardinier. Celui-ci, content de la revoir, laissa tomber ses outils et courut vers elle.
- Restez en place, je vous en prie ! supplia-t-elle. Mon père risque de nous voir, il serait très en colère. S'il vous plaît, allez devant, sur la cour. Ma soeur va arriver pour vérifier les champs. Pourriez-vous lui expliquer comment vous vous y prenez pour cultiver ?
Le jardinier accepta de tout coeur et embrassa sa bien-aimée avant de se diriger vers le devant de la cour. Régulièrement, il tournait la tête vers les champs et faisait mine de les examiner afin de ne pas éveiller les soupçons, et courut rejoindre la soeur Daisy qui était déjà là, penchée sur un des champs. Le centaure ne l'avait pas vu. La princesse resta cachée derrière un mur. La créature aperçut enfin Daisy. Le jardinier courut près d'elle pour tout lui expliquer.
Daisy ressemblait absolument à sa soeur aînée. Elles étaient jumelles, de toute manière. Le jardinier pouvait distinguer les deux : Daisy portait un ruban rouge, sa soeur un ruban rose. Mais c'était difficile à apercevoir, en revanche.
Le centaure pouvait tout à fait croire que la princesse s'était changée avant de le rejoindre. Il galopa vers elle, furibond de la voir sans chaudron.
« Que t'avais-je dit ? » rugit-il férocement. Daisy, horrifiée, ne comprenait pas.
Le second centaure arriva peu après, suivi de la créature rouge qui ressemblait au Diable. Le Diable avait préparé les noces. Le second centaure, quant à lui, la sanction de la princesse si elle refusait de respecter sa promesse.
Elle improvisa, en quelques sortes. Le Diable ne voulait pas qu'elle refuse son mariage avec lui. Comme il l'aimait, à présent, il lui autorisa un délai de dix-sept jours pour fournir aux deux centaures et la baguette magique, et le chaudron. Sinon, elle serait punie. Au bout de dix-sept jours, elle n'avait toujours rien, et elle était malheureusement mariée avec la créature rouge.
Daisy fut emprisonnée, puis exécutée. Le roi et la reine, ses pauvres parents, partirent à sa recherche. Deux mois plus tard, ils n'avaient trouvé personne. Ils rentrèrent au château avec leur fille qui était restée, ces deux mois-là, dans le château, à se reposer paisiblement ou bien à passer ses journées avec son bien-aimé le jardinier.
Ses parents avaient complètement changé. Ils étaient revenus plein de trésors, qu'ils offrirent à leur fille. Ils consacrèrent à leur fille beaucoup de temps pour elle, et eurent beaucoup moins de travail.
Ils firent un deuxième enfant, qui devint prince et se maria avec une comtesse. La princesse, quant à elle, se maria avec le jardinier, qui devint prince. Finalement, ses parents l'acceptèrent dans la famille.

3 août 2012

La princesse et le centaure

Bonsoir !

J'ai encore eu l'impression de l'avoir déjà postée ! Mes billets de blog on tous disparu ? Voici une histoire qui s'intitule "la princesse et le centaure".

» et j'en profite pour vous avertir de quelques nouvautés, notamment que les liens ont un peu changé !

Bonne lecture !

 

Il était une fois, dans un pays lointain, une princesse qui s'ennuyait ferme. Elle avait une soeur jumelle qu'elle détestait. Celle-ci s'amusait tout le temps, dans le château.
 Son père, le roi, et sa mère, la reine, étaient occupés en permanence. La pauvre princesse, fille unique, errait dans le château sans rien faire.
 Elle était amoureuse du jardinier, mais celui-ci était condamné à s'occupper de la cour du château pour des éternités. Le roi avait interdit à sa fille de fréquenter le jardinier. Contrainte à rester dans sa chambre à longueur de journée, la princesse finit par en avoir marre. Une fois que tout le monde dormait, c'est-à-dire très tard, elle ouvrit la fenêtre de sa chambre et sauta. Heureusement, la fenêtre n'était pas très haute.
 La princesse tomba nez à nez avec le jardinier. Éberluée, elle inventa un prétexte pour ne pas éveiller les soupçons et pouvoir partir. L'homme l'écouta, aussi étonné qu'elle, et finit par la croire naïvement. Malgré tout, il ne put pas s'empêcher, au matin, de courir avertir le roi de la disparition de sa fille.
- Espèce d'idiot ! rugit-il. Tu me crois suffisamment bête pour ne pas t'avoir vu la dissimuler dans la cour, cette nuit !
 ...ce qui voulait dire qu'il avait observé de près sa fille et le jardinier pendant la nuit ! Le jardinier avait beau se défendre, le roi ne le croyait pas, et fit emprisonner le pauvre innocent.

Quelques jours plus tard, la princesse était déjà loin, mais elle n'avait pas oublié ses parents. Ils devaient s'être lancés à sa recherche. Sans doute qu'ils avaient envoyé des valets pour me retrouver sur leurs chevaux. Mais ils ne pouvaient pas retrouver la princesse : elle s'en était allée à une demi-douzaine de kilomètres, et les valets ne la retrouveraient jamais. Elle pouvait très bien retourner au château si elle le voulait, mais elle ne le souhaitait pas. Ce qu'elle désirait, en revanche, c'était revoir le jardinier. Pendant une nuit, elle s'adossa contre le mur d'une maison, assise sur le trottoir, pour dormir. Elle n'avait ni eau ni nourriture. Elle avait été hébergée par des personnes ces derniers jours, et qui l'avaient nourrie et abreuvée. La princesse, le lendemain matin, reprit sa route. Elle marcha de nouveau longtemps, pour arriver devant les ruines d'une ville.
 À voir les poteaux, les portes et les toits des maisons éparpillés à même le sol, il fallait croire qu'une ville s'était effondrée là. Les ruines ne laissaient pas de trace de survivant. La princesse s'aventura dans une maison à peu près intacte, qui se trouvait au fond. C'était une grande tour, qui s'était quand même écroulée, mais pas entièrement. Une fois en haut, elle eut une vue panoramique sur l'endroit où elle se trouvait. Des collines s'étendaient à perte de vue et le soleil se couchait progressivement, colorant le ciel des teintes du coucher. Au loin, la princesse vit un cheval galoper en direction des ruines. « Je suis fichue ! » pensa-t-elle désespérément, croyant qu'il s'agissait d'un valet du roi. Mais pas du tout : quelques instants plus tard, le cheval était déjà au pied de la tour. L'animal avait un cavalier, et il n'était nul autre que le jardinier !
 La princesse, étonnée, descendit de la tour, mais à peine fut-elle sortie de celle-ci, qu'elle tomba dans un trou, à l'entrée, qu'elle n'avait même pas vu auparavant.
 La jeune fille atterit sur un sol dur. Elle regarda tout autour d'elle : c'était sombre. Tout ce qu'elle pouvait constater, c'était que le plafond était extrêmement haut. Elle vit, devant elle, deux minuscules êtres qui s'éloignaient en promenant sur les parois de la pièce le faisceau de lumière de leurs torches.
« Que sont ces étranges outils ? » s'interrogea la princesse à voix haute.
Les deux petits êtres s'arrêtèrent net et se retournèrent. Ils promenèrent leurs torches sur la princesse.
« Un intrus ! » s'exclama l'un des êtres.
Par chance, le second s'écarta du premier pour l'éclairer de sa torche. La princesse ignorait pourquoi, mais cela l'arrangeait, car elle put découvrir et examiner le visage et le corps des êtres. Alors, c'était vrai ! C'était des lutins !
 Les deux lutins coururent vers la princesse.
« Je ne vous veux aucun mal ! » s'exclama-t-elle. « Je suis une princesse, je suis la fille de la reine Deborah ! »
Elle avait beau se défendre et dire qu'elle était une princesse, les lutins ne la croyaient pas. Ils la capturèrent et l'enveloppèrent dans une espèce de filet. Ils éteignirent leurs torches parce-qu'une autre lumière, plus intense cette fois-ci, s'était allumée et provenait du haut plafond en forme de cône.
« Qui est cet intrus ? » demanda une voix.
« Elle nous fait croire que c'est une princesse !
- Oui », affirmèrent les deux lutins en acquiesçant sans cesse et en désignant du doigt la malheureuse.
« Capturez-la et emmenez-la au bagne ! »
La princesse hurla et se débattit, mais les lutins ne lâchaient pas prise. Ils la jetèrent dans un trou au fond de la pièce. La princesse atterit par terre, de nouveau sur du sol dur. Elle vit un centaure.
- Tu ne passeras pas, dit le centaure.
« C'est ça, le bagne ? » se demanda la princesse, plutôt rassurée malgré tout.
- Je vous offre ma baguette magique, mentit la princesse. À condition que je passe.
Le centaure réclama la baguette magique.
- Quand je serai passée, je vous offrirai ma baguette, promit la princesse.
Le centaure finit par accepter et la laissa passer, mais la princesse tomba nez à nez avec un autre centaure.
- Tu ne passeras pas, dit-il.
- Je vous offre mon chaudron, mentit la princesse. Seulement si je passe.
Le monstre réclama, lui aussi, le chaudron.
- Quand je serai passée, je vous offrirai mon chaudron, répéta-t-elle.
Le centaure accepta. La princesse passa, et tomba nez à nez avec une autre créature gigantesque.
Elle était rouge comme la braise, avait deux immenses cornes noires, des yeux furieux, une épaisse queue noirâtre, des écailles rouges et un air furibond.
- Que fais-tu là ? demanda le monstre.
- Je veux passer, dit la princesse.
- Hors de question, répliqua le monstre.
- Je vous offre...
Elle ne pouvait plus mentir. Elle croyait bien se trouver devant le Diable en personne.
- Je vous épouse, dit-elle. Seulement si je sors.
Elle regrettait déjà ce qu'elle venait de dire. La créature sourit nerveusement.
- Je te laisse passer, alors.
Le Diable s'écarta et la princesse passa. Derrière la créature, il y avait des champs verts, des prés fleuris et un beau ciel azur. Elle vit, au loin, courir vers elle deux gros chevaux qui avaient l'air mystérieux.
« Les centaures ! Les centaures ! » s'écria-t-elle, pétrifiée.
Elle prit la fuite. Aucun centaure ne l'atteignit. Elle se cacha derrière un arbre pour semer les deux chevaux. Et là, elle prit encore plus peur. Elle vit s'avancer la même créature rouge qu'elle avait rencontré en dernier. C'était le Diable, c'était encore lui !
Elle resta clouée sur place ; il n'y avait plus rien à faire. Le monstre rouge ne l'avait pas encore repéré. Elle vit un centaure, au bout d'un champ, qui s'apprêtait à pénétrer dans la forêt. Elle parcourut le paysage du regard et vit le deuxième centaure qui allait engloutir son repas, deux pauvres agneaux.
« Des agneaux ? Les centaures mangent des agneaux ? » s'exclama la princesse. « C'est carrément le monde à l'envers depuis que deux lutins se promènent avec une lueur qui les suivent ! »
Mais elle eut une idée. Elle courut silencieusement vers le centaure qui s'apprêtait à engloutir le premier agneau. La princesse l'en empêcha fort heureusement : elle grimpa sur son dos de cheval et tira sur sa crinière. Le centaure poussa un cri et en abandonna les deux agneaux, qui en profitèrent pour prendre la fuite. Le centaure sur lequel la princesse était juchée, était le plus grand des deux, mais beaucoup plus petit que le Diable, en revanche. Elle fit galoper sa monture à travers les prés tout en évitant les deux créatures horriblement hideuses et épouvantables.
Elle fuit. Au bout d'un des derniers prés, elle vit un village et s'y réfugia. Rassurée, elle reprit des forces sans quitter le dos du centaure.
De retour chez elle, au château, elle était toujours juchée sur le centaure lorsqu'elle fit son apparition devant la cour royale. Elle avait effrayé tous les habitants alentours du château. Le jardinier était derrière lui et ne put pas voir sa bien-aimée.
Le centaure s'était quasiment calmé. La princesse lui avait murmuré quelques mots doux pour l'encourager, et lui promettre de nouveau le chaudron. Satisfait, il s'arrêta avant d'entrer dans la cour, mais la princesse lui ordonna d'entrer et de se cacher. Elle descendit précautionneusement de son dos et courut vers le château. Elle avait une deuxième idée en tête.
Un chaudron, une baguette magique, rien de tout cela ne pouvait exister. Ils étaient juste dans l'imagination du centaure. Par contre, le Diable ne rêvait pas : la princesse lui avait en effet promis sa main. Elle regrettait horriblement de lui avoir dit cela !
- Je reviens. Lorsque je reviendrai, ce sera avec le chaudron, et je serai accompagnée de quelques personnes venues là pour m'aider à le transporter. Je ne passerai pas devant vous sans y prêter attention et sans vous fournir le chaudron, notez-le bien.
Mais son idée pouvait tout arranger. Elle entra dans le château et prit son air le plus poli possible. Elle évita son père le roi et sa mère la reine, bien qu'ils ne pouvaient pas se soucier de l'absence de leur fille pendant quelques jours, puisqu'ils ne la voyaient presque jamais, pas plus que leur autre fille.
- Daisy, commença la princesse en s'avançant vers sa soeur jumelle. Pourrais-je vous demander quelque chose ?
La soeur hésita.
- Le mériteriez-vous ? demanda-t-elle en la toisant de haut.
- Vous êtes ma soeur. Nous sommes nées des mêmes parents et avons toujours été complices. Je suis née cinq minutes plus tôt que vous, ce qui fait que je suis légèrement plus âgée.
- Cela n'a pas de rapport avec ce que vous me demandez. Je vais accepter, finalement.
La princesse garda son enthousiasme pour rester modeste.
- Je vous remercie. Pourriez-vous, seulement, aller à la cour et vérifier les champs cultivés par le jardinier, s'il vous plaît ?
Daisy dévisagea d'un air perplexe sa soeur jumelle. Mais elle avait accepté.
- Mas cela seulement dans... disons... quelques instants. Préparez-vous, avant.
Elle la princesse s'éclipsa, fière d'elle. Il manquait encore une chose pour parfaire son plan et le faire réussir. Son échec coûterait la vie à la princesse !
Elle courut vers le jardinier. Celui-ci, content de la revoir, laissa tomber ses outils et courut vers elle.
- Restez en place, je vous en prie ! supplia-t-elle. Mon père risque de nous voir, il serait très en colère. S'il vous plaît, allez devant, sur la cour. Ma soeur va arriver pour vérifier les champs. Pourriez-vous lui expliquer comment vous vous y prenez pour cultiver ?
Le jardinier accepta de tout coeur et embrassa sa bien-aimée avant de se diriger vers le devant de la cour. Régulièrement, il tournait la tête vers les champs et faisait mine de les examiner afin de ne pas éveiller les soupçons, et courut rejoindre la soeur Daisy qui était déjà là, penchée sur un des champs. Le centaure ne l'avait pas vu. La princesse resta cachée derrière un mur. La créature aperçut enfin Daisy. Le jardinier courut près d'elle pour tout lui expliquer.
Daisy ressemblait absolument à sa soeur aînée. Elles étaient jumelles, de toute manière. Le jardinier pouvait distinguer les deux : Daisy portait un ruban rouge, sa soeur un ruban rose. Mais c'était difficile à apercevoir, en revanche.
Le centaure pouvait tout à fait croire que la princesse s'était changée avant de le rejoindre. Il galopa vers elle, furibond de la voir sans chaudron.
« Que t'avais-je dit ? » rugit-il férocement. Daisy, horrifiée, ne comprenait pas.
Le second centaure arriva peu après, suivi de la créature rouge qui ressemblait au Diable. Le Diable avait préparé les noces. Le second centaure, quant à lui, la sanction de la princesse si elle refusait de respecter sa promesse.
Elle improvisa, en quelques sortes. Le Diable ne voulait pas qu'elle refuse son mariage avec lui. Comme il l'aimait, à présent, il lui autorisa un délai de dix-sept jours pour fournir aux deux centaures et la baguette magique, et le chaudron. Sinon, elle serait punie. Au bout de dix-sept jours, elle n'avait toujours rien, et elle était malheureusement mariée avec la créature rouge.
Daisy fut emprisonnée, puis exécutée. Le roi et la reine, ses pauvres parents, partirent à sa recherche. Deux mois plus tard, ils n'avaient trouvé personne. Ils rentrèrent au château avec leur fille qui était restée, ces deux mois-là, dans le château, à se reposer paisiblement ou bien à passer ses journées avec son bien-aimé le jardinier.
Ses parents avaient complètement changé. Ils étaient revenus plein de trésors, qu'ils offrirent à leur fille. Ils consacrèrent à leur fille beaucoup de temps pour elle, et eurent beaucoup moins de travail.
Ils firent un deuxième enfant, qui devint prince et se maria avec une comtesse. La princesse, quant à elle, se maria avec le jardinier, qui devint prince. Finalement, ses parents l'acceptèrent dans la famille.

Il était une fois un homme. Il était conteur et adorait inventer des légendes imaginées de toutes pièces par lui-même, ou qu'il empruntait à des vraies histoires. Parmi ses légendes inventées, il y avait la revanche du mage noir. C'était une légende très curieuse, dont les enfants raffolaient sans cesse, mais le conteur disait : « Non, elle n'est pas pour vous. »
Hélas, la légende voulait que la magie intervienne lorsqu'une certaine chose est écrite sur un papier, et que cette magie est pratiquée par un mage, un très mauvais mage.
Alors que le conteur s'apprêtait à partager cette légende avec ses amis, ils s'installèrent bien confortablement dans le château de la mère, la reine, d'un de ses amis, le prince.
« Je vais vous raconter l'histoire du mage noir. Attention, c'est une légende que j'ai inventé moi-même, bien sûr » commença le conteur. Puis il raconta calmement la légende :
« C'est l'histoire d'un petit garçon. C'était un passionné de magie, et plusieurs fois, il avait recours à la magie... mais n'y croyait pas. Bien qu'il soit passionné par celle-ci, il n'y croyait pas le moins du monde.
 « Un jour, il devait passer sa fin de semaine chez sa tante. C'était elle qui l'avait inspiré : sans elle, il n'aurait jamais aimé la magie. La tante lui expliqua, comme d'habitude, ce qu'elle avait appris de nouveau dans son grimoire. L'enfant, passionné, ne s'endormit pas tout de suite et attendit que la tante se couche. Le petit garçon alla se dissimuler dans le grenier de sa tante, où il repéra rapidement le grimoire parmi tous les livres de la bibliothèque. Il l'ouvrit, le feuilleta et prit note sur certaines idées. Il tomba alors sur une de ces idées, qui lui permettait de recourir à la magie. Ravi, il décrivit l'idée sur un bout de papier, et entendit sa tante monter les escaliers. Vite, vite, il referma le grimoire, le mit au hasard dans la bibliothèque et se cacha derrière la porte. Mais c'était dans sa tête, qu'il entendait le bruit : en réalité, sa tante dormait toujours. Le lendemain, elle fit apparition dans la salle à manger, l'air sévère et lui dit :
- Tu as fouillé dans mes affaires et lu mon grimoire ! Tu seras puni ! dit-elle.
Et elle jeta un sort à son neveu. Celui-ci devint un grand homme, toujours vêtu d'une robe noire et d'une longue cape de la même couleur ainsi qu'une capuche, un teint outretombe et des yeux plissés mais noirs, en permanence l'air de menacer quelqu'un de la mort. Le neveu, hélas, était devenu un mage noir !
 « Il pratiquait la magie noire. Il écrivit un grimoire de tous les sorts et idées qu'il connaissait dans le domaine de la magie noire. Le mage mourut, un jour où un autre mage de magie blanche l'acheva par la simple force de la magie. Et ce même jour, son grimoire fut légué à un homme, qui le confia à son propre fils avant de mourir, qui lui-même le confia à son fils, et cela toute une génération, jusqu'à ce que cela arrive à un enfant passionné par les idées dans le grimoire - ignorant qu'il s'agissait de magie noire - et il prit en note une des idées qui invoquait la magie directement. Il suivit à la lettre les détails. Il prit un papier et une plume et écrivit une suite de caractères incompréhensibles qui voulaient en réalité dire quelque chose. L'enfant ne parlait pas cette langue, et il n'avait aucune idée de ce qu'il écrivait. Seulement, c'était le mage qui lui disait d'écrire ceci pour que la magie fonctionne bien. En réalité, cela voulait dire :
"Tu as trouvé ce grimoire
Et tu mérites de mourrir pour ce que tu as fait.
Je suis le mage noir
Qui étais en fait un stupide enfant, comme tu l'es
pour lire ceci... et écrire cela..."
Le grimoire disait de signer à la plume, sous le texte. L'enfant le fit sans hésiter. "Continuer en brûlant la lettre", disait le grimoire. L'enfant fit brûler la lettre au feu de sa cheminée. Une fois fait, la nuit, il fut dérangé par des lueurs noires qui se rapprochaient de lui.
"Tu as trouvé le mage noir
Tu as lu le grimoire
Tes pensées vont être noires."
L'enfant se réveilla en sueur, sûr d'avoir été victime d'un cauchemar, mais les lueurs continuaient de crier d'une manière stridente :
"Tu as trouvé le mage noir
Tu as lu le grimoire
Tes pensées vont être noires."
Le mage noir apparut, un sceptre orné de diamants noirs dans une main, l'autre main était absente. L'enfant, très inquiet, hurla, mais ses parents n'étaient plus là. Le mage noir les avait pris pour victimes, l'enfant en dernier.
"Tu as trouvé le mage noir
Tu as lu le grimoire
Tes pensées vont être noires."
Le mage noir ensorcela le petit garçon qui prit sa place. Le mage devint alors le petit garçon qu'il était avant, et il avait arrêté sa croissance. Il s'endormit confortablement dans le lit de l'autre garçon, qui était maintenant le mage noir qui partit à la recherche d'autres victimes en hurlant sur son chemin :
"Tu as trouvé le mage noir
Tu as lu le grimoire
Tes pensées vont être noires."
Depuis, la légende est poursuivie, développée, reprise. Le mage noir revient peu à peu dans la peau d'un enfant en inversant les rôles avec d'autres enfants, qui deviendront maintenant à peu près tous des mages noirs. Tous auront un très désagréable souvenir de leur transformation. Les pensées du mage sont toujours gravées dans leur mémoire, et ils ne pensent sans cesse au proverbe du mage noir :
"Tu as trouvé le mage noir
Tu as lu le grimoire
Tes pensées vont être noires."
Alors, chaque mage noir qui était un ancien pauvre enfant passionné de magie, fait des choses horribles, épouvantables, affreuses. Il tue des gens, s'en sert comme esclaves, les manipule. À cause du mage noir, on aura toujours eu un très mauvais souvenir de la magie. »
Le conteur avait décrit son histoire avec un tel ton que ses amis en étaient morts de peur.
- Mais quel est ce vacarme, voyons ? s'étonna la reine en faisant irruption dans la pièce.
Les amis se calmèrent. Le prince prit la parole et détailla à la reine l'histoire du conte.
- À propos... j'ai vu un homme tout de noir vêtu se balader dans le château. Ne serait-il pas votre soi-disant mage noir ?
Les amis échangèrent des regards. La reine ne prenait pas conscience que ça pouvait être extrêmement grave si le mage noir était ici !
- Faites enfermer tout le monde ! Et j'ai bien dit tout le monde ! Protégez les paysans de la ville basse et les partisans du château !
La reine s'exécuta. Tout le monde fut enfermé, protégé. Le mage noir de la légende avait pris vie. Le conteur, éberlué, resta avec ses amis, tous eux aussi très inquiets.
La porte s'ouvrit en grinçant. Les amis étaient les seuls du château, avec le prince et la reine, à ne pas être enfermés. Le mage noir entra et fit de la reine la première femme mage noir. Elle ne fit pas de mal à son fils et à ses amis puisqu'ils étaient déjà loin du château !

3 août 2012

La légende de la sorcière Phélopaque

Bonsoir !

Roo, j'ai encore cru que j'avais déjà posté cette histoire ! Visiblement, non ! Voici donc "la légende de la sorcière Phélopaque", que j'ai écrite il y a quelques semaines. Bonne lecture !

 

Il faisait un froid glacial dans le couloir obscur. Le vent balayait le sol par l'intervalle entre le plancher ciré et le bas des portes en bois, dispersées ça et là.

Je continuais de marcher, sans savoir exactement où aller, bien que le couloir ne menait qu'à deux directions, sans compter les salles que renfermaient les portes. De temps en temps, je jetais un coup d'oeil par la serrure, mais je ne pouvais pas vraiment distinguer ce que l'on pouvait appeler une salle, à part si à présent on peut qualifier de cela une salle totalement sombre et vide.

Au loin, je vis briller une lumière. Mon seul espoir ! Courant vers ma chance, je remarquai qu'il ne s'agissait que d'un chandelier où il ne restait qu'une seule bougie. Je poursuivis mon chemin, certaine de trouver une autre surprise quelque part. Mais marcher encore ne me mènerait à rien.

Parfois, je me demandais si on ne se trouvait pas dans le château hanté d'un roi rebelle ou-je-ne-sais-quoi. J'étais hélas dans un manoir au plein cœur d'une forêt de rosiers épineux et de buissons de baies rouges. Je n'aurais pas été étonnée de voir pendre du plafond quelques chauves-souris dans leur sommeil, ni de voir défiler sous mes yeux quelques rats, bien que j'aurais été tout de même dégoûtée de voir tout cela devant moi.

Mais toujours aucune trace de vie dans ce manoir, à part la jeune fille aux cheveux blonds qui errait dans les couloirs, qu'était Noémie Harper, moi-même, étudiante en sixième dans un collège non loin de cette forêt perchée sur une falaise rocheuse.

Quand est-ce que le jour allait-il se décider à se lever ? Et quand-est ce qu'au moins, la température allait-elle décider de monter, pour que j'arrête de passer mon temps à frotter frileusement mes épaules pour me réchauffer ?

J'entendis une porte grincer. Je sursautai. Il y avait quelqu'un ? Ou n'était-ce que mon esprit qui me jouait de mauvais tours ? Ou encore le vent glacial ?

Je n'en savais rien. Et je n'en sus pas plus en regardant par la serrure de la première porte qui vint, pourtant persuadée que le bruit ne venait pas de loin. Ce qui était sûr, c'était que la personne – ou plutôt la chose – qui avait produit ce son était dans le manoir, et j'en étais convaincue.

Simplement parce-que le résonnement qui avait suivi le grincement m'avait tout de suite prouvé que la porte devait peut-être se situer quelque part à l'entrée... ou à la sortie, s'il y en avait une. Mais à quoi bon avoir construit ce manoir ? À quoi servait-il, auparavant ?

Il ne me disait rien de plus qu'un couloir plongé dans la pénombre, qui se prolongeait sans cesse. J'avais l'impression de me trouver sous terre. Pourtant, je n'avais jamais descendu d'escalier, et je le couloir n'était pas en pente.

De nouveau un grincement, encore plus fort cette fois. Je ne devais pas être loin. Je n'osais pas demander « qui est là ? » de peur d'attirer l'attention. Et si, en réalité, il s'agissait d'un comte aux dents pointues et saignantes qui m'attendait, sur le pas d'une porte non-loin de moi, et que je ne pouvais pas encore voir à cause de l'ombre ?

J'avais l'impression d'être regardée. Je n'aurais pas non plus été étonnée de voir quelques paires d'yeux rouges comme la braise passer devant moi. Ceci aurait été aussi probable que de voir des oiseaux voler devant nous, ou un banc de poissons nager tout près.

Il n'y eut aucun troisième grincement. Mais il y eut une lueur, au loin. Une lueur qui s'intensifia, s'intensifia, s'intensifia encore et encore, et s'intensifia tellement qu'à la fin, je pouvais voir un gros cercle lumineux très aveuglant juste devant mes yeux. J'avançai encore quelques pas. Le cercle disparut.

J'avançai, mais je me cognai contre quelque chose de très dur... impossible de distinguer ce que c'était.

  • Qui êtes-vous ? Aboya une voix.

Elle était si près que j'en sursautai.

  • Qui êtes vous ? Répétai-je, par simple réflexe.

Ce ne fut qu'après avoir prononcé que je me rendis bêtement compte que c'était ce que la voix venait de dire. Le cercle lumineux réapparut, et se positionna sous une espèce de visage – du moins, ce que l'on pourrait appeler une boule pâle avec deux yeux bleus et une fente en guise de bouche – pour que je puisse dévisager l'espèce de personne.

  • Qui êtes-vous ? Dis-je de nouveau, agacée.

  • Je suis le comte Foxheart, mademoiselle, dit-il. Étonnant que tu n'aies jamais entendu parler de moi. Je suis connu et reconnu dans tous les coins et recoins. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on me redoute. Sais-tu les risques que tu prends à t'aventurer dans mon manoir ? C'est le risque de te retrouver bouillie de tous les membres dans un chaudron brûlant.

Je continuais de dévisager ledit comte Foxheart. Non, en effet, jamais entendu parler de lui, et aucune idée non plus du nombre de personnes qui pouvaient le connaître.

  • Qu'attends-du ? Demanda le comte Foxheart.

Un instant, je crus qu'il me demandait de partir. Cela m'arrangeait, bien que je mis du temps à croire qu'il m'ordonnait effectivement de m'en aller. C'était fantastique, tout de même, d'avoir été surprise par quelqu'un comme lui, et qu'il nous disait aussitôt de repartir.

  • Mais non, idiote ! Rugit-il. Je ne te disais pas de t'en aller, voyons ! Présente-toi, plutôt ! Que je connaisse ma victime, que je sache au moins contre qui j'aurai à me venger !

Déçue, je revins devant lui, sans tenter de m'échapper. Il serait capable de tout pour me retrouver, et je n'avais aucune chance. Il n'était sûrement pas venu seul.

  • Noémie Harper, en classe de sixième dans le collège des Archers du Solitaire, que voulez-vous que je vous dise d'autre, monsieur le comte Foxheart ? J'ai onze ans, vous devriez le savoir, tout de même ; et que souhaitez-vous obtenir de supplémentaire, comme information ? Je n'ai rien à vous dire de plus.

  • Je vois que j'ai à faire à une enfant pour le moins... raisonnable, dit-il en m'inspectant d'une moue dédaigneuse de haut en bas. Viens avec moi, je te prie. Et ne tente pas de prendre la fuite, ou tu passeras par la case Chaudron, compris ? À propos ! Connais-tu la sorcière des Archers du Solitaire ?

La sorcière des Archers du Solitaire ? Il avait dit cela tout en commençant à marcher. Je le suivis en courant.

  • Non, dis-je.

  • C'est la fondatrice du clan des archers. Le Solitaire était la zone constituée par un saule, et c'était tout ce qu'il y avait. Rien de plus. C'est de là que vient le mot « saule pleureur ». Le saule était tout seul, donc il pleurait. C'est tout bête, effectivement. C'est pour cela aussi que la zone se nommait « Solitaire ». On raconte que le saule a mis au monde à lui seul une enfant au visage hideux. Pauvre saule pleureur. L'enfant grandit et le saule finit par lui donner le nom de Phélopaque. Phélopaque devint une sorcière. La sorcière fonda un clan d'archers. Par sa magie, elle interpella tous les archers des zones qui côtoyaient le Solitaire – ainsi était également appelé le pauvre saule pleureur. Phélopaque menait toute une armée d'archers, qu'elle monta pour battre contre le Roi. Elle n'y parvint pas, et il la fit enfermer dans ce manoir, qui était à la base muni d'une tour remplie de cellules. Elle fut enfermée tout en haut, mais plutôt que de la laisser périr sans eau, ni nourriture, ni lumière du jour, ils décidèrent de la jeter de la tour. Elle fut enfermée au pied de celle-ci. C'est pour cela que « Phélopaque » est gravé sur le mur de pierres dans un certain endroit du manoir.

  • Et d'où vient le nom de mon collège ? Demandai-je, fascinée.

  • Ah ! Phélopaque, avant de fonder son clan, bâtit une grande construction, dans laquelle elle souhaitait faire enfermer ses adversaires. Certains archers en avaient marre d'elle, et souhaitaient se venger. Phélopaque les fit donc enfermer dans sa prison, et comme les archers s'étaient entraînés longuement au Solitaire, ils étaient appelés « les archers du solitaire ». Ainsi, dans la prison de Phélopaque furent enfermés tous les traîtres de son armée.

  • Donc, dis-je, émerveillée, mon collège était à la base une prison fondée par une sorcière nommée Phélopaque et dont l'unique parent était un saule pleureur et solitaire ?

  • Exactement, dit le comte sans s'arrêter de marcher.

J'étais éblouie. D'entendre toutes ces histoires, je n'avais finalement pas envie de m'échapper. Du moins, seulement si le comte continuait de me raconter des histoires comme celles-ci.

  • Racontez m'en encore, ordonnai-je.

Le comte ne répondit pas. Il s'arrêta pour ouvrir une porte. Dans celle-ci, il n'y avait qu'une table et deux chaises.

  • Assieds-toi ici, me dit-il en me désignant une des chaises.

Je m'y assis, puis il s'assit à l'opposé.

  • Qu'allons-nous faire ici ? Demandai-je.

  • Tu te trouves dans la salle des légendes, dit-il.

  • La salles des légendes ? Répétai-je, éberluée. À quoi consiste-t-elle exactement ?

  • Comme tu le sais, notre monde est constitué de mythes et de légendes. Je suis dans le devoir de te raconter les légendes qui forment les mythologies primaires du monde des monstres, des sorcières, des fantômes et des comtes effrayants. Attention toutefois, certaines d'entre elles sont inventées de toutes pièces et donc évidemment fausses et irréelles, tandis que certains autres sont des histoires vraies qui te glaceront le sang. Es-tu prête à écouter le genre de légende comme celui de la sorcière Phélopaque ?

  • Et comment ! Dis-je, bien décidée à écouter ce que me disait le comte Foxheart. Oui, je suis prête, monsieur le comte !

  • Alors voilà. Tu dois te demander pourquoi mon manoir est perché sur une falaise. En réalité, je descends d'un grand mage. Ce fut lui qui bâtit, grâce à la magie, ce manoir. La falaise n'était pas là, à l'époque. Le Roi connaissait bien ce mage, qu'était tout juste mon grand-père, c'est pourquoi ce fut à lui qu'il fut appel afin de savoir si ou ou non, il pouvait enfermer les archers du solitaire dans son manoir. Mon grand-père, qui était bon et raisonnable, accepta. Le Roi enferma donc progressivement les archers du solitaire de Phélopaque. Celle-ci était très en colère après le Roi, et voulut donc se venger. Elle chercha énormément de formules magiques, dont celles qui consistait à une graine de s'ensorceler afin qu'elle fasse pousser une plante magique détruisant tout sur son passage. Elle trouva la formule et ensorcela une graine, mais elle ignorait qu'elle avait mal récité la formule et que la graine ensorcelée n'allait non pas donner une racine puis une plante mais un rocher puis une falaise. Elle se souvint alors que le chef de l'armée des archers avait été enfermé au plein cœur du manoir, car c'était lui qui faisait l'objet de l'armée, et sans lui, les archers étaient désarmés. Alors, la sorcière creusa le sol sous le château jusqu'à trouver son centre. Elle transperça le sol, planta la graine ensorcelée et en profita pour libérer le chef de l'armée. Ils revinrent sur terre. Deux ans plus tard, tous les archers de Phélopaque périrent dans le manoir. Une falaise avait poussé et tiré le manoir jusqu'en haut. C'est ainsi de là que vient cette falaise qui aurait à la base dû être une racine, expliqua le comte avant de reprendre sa respiration.

  • Et qu'a-t-elle fait du chef des archers ?

  • Oh ! Lui... il n'a pas le même âge que Phélopaque. Tu sais qu'elle est morte, mais le chef des archers est toujours vivant, lui. Certes très âgé, mais il a eu le temps de fonder de nouveau l'armée des archers en s'aidant des archers qui restaient et qui n'avaient pas été emprisonnés par le Roi. Mais ce dernier, qui voulait absolument en finir avec toute l'armée de Phélopaque, élimina tous les archers un à un. Et ils périrent, eux aussi, dans d'atroces souffrances. Il ne restait qu'un archer, qui à son tour, fonda encore une armée, etc. Le Roi en fut contraint à faire passer une règle dans tout le pays. La règle était la suivante : « Tout Phélopaquien devra être détruit ». À noter que les Phélopaquiens étaient les archers qui travaillaient pour la sorcière Phélopaque. Et moi, je suis né, mais pile quand le Roi avait détruit tous les Phélopaquiens du monde. Si tu vois une souche dans le Solitaire, c'est le saule pleureur. Il a été coupé, lui aussi, car le Roi savait que c'était l'unique parent de Phélopaque, et tout ce qui touchait à son armée devait être détruit. Le saule pleureur fut donc misérablement coupé. De toute manière, il ne souhaitait que cela.

Et c'est ainsi que j'en appris tout sur les mythes et les légendes qui entouraient le manoir du comte Foxheart. Le Roi, le saule pleureur, Phélopaque... le comte me laissa alors sortir du manoir après m'avoir conté la dernière légende parmi les plus importantes qu'il connaissait.

Le lendemain, on avait justement une rédaction-surprise en français, dont le sujet s'intitulait : « Rédaction d'une légende »

C'était comme du fait-exprès ! Sans plus tarder, j'écrivis à la vitesse de l'éclair ma rédaction en me servant de tous les éléments des légendes que j'avais reccueilli auprès du comte Foxheart dans son manoir.

Je suis sûre d'avoir une bonne note !

3 août 2012

James Prescott et l'extraterrestre

Bonjour !

Voici une nouvelle histoire, écrite il y a deux semaines, pas plus. Elle s'intitule "James Prescott et l'extraterrestre", mais mon but, lorsque j'ai écrit la première phrase, n'était pas d'écrire une histoire ! En fait, c'était simplement pour voir comment serait ma manière d'écrire avec une police très petite. En fait, oui, en fonction de la taille et de la police, on a généralement une manière différente d'écrire. Au fait, j'ai écrit avec la taille 7 de la police Times New Roman ! Donc voici ce qui a fini par donner une espèce d'histoire... bonne lecture !

 

 

C'était une mauvaise journée. Il pleuvait à verse. James n'hésita guère à l'idée de ne pas sortir, aujourd'hui. Sa décision était prise : il resterait là tout l'hiver, et puis c'est tout. « Comme le font les animaux qui hibernent », plaisantait-il en pensant à cela.

Mais son intention n'avait rien d'amusant. James avait dû renoncer à une demi-douzaine de rendez-vous et de repas chez ses amis. En revanche, en découvrant le réfrigérateur vide, il songea : « Je devrais peut-être sortir une dernière fois me réapprovisionner. Je ne vais pas parvenir à jeûner tout l'hiver. »

Avait-il dit à tout le monde qu'il resterait chez lui ? Il faisait froid et il pleuvait. Il aurait forcément dû sortir pour aller le dire à son entourage ; mais il ne souhaitait justement plus sortir. « Certainement pas, que je leur ai dit », pensa alors James, satisfait. « J'ai encore tout mon temps pour aller faire mes courses. »

Il était onze heures tapantes quand James s'est décidé. Il décrocha son manteau de la patère du hall d'entrée et sortit de sa grande demeure de riche ex-journaliste. « Direction le supermarché, se dit-il. Si je ne m'étais pas décidé à sortir, j'aurais succombé de faim... ou de soif. » Sa gorge criait famine. Sèche comme du papier, elle ne réclamait qu'une chose.

« Certes, reprit James sans s'arrêter de marcher, l'hibernation ne sera pas pour plus tard. Je rentre de mes courses, je me couche et je reste dans mon lit jusqu'à la fin des temps. Ou jusqu'à la fin de l'hiver, tout peut dépendre de mon humeur à mon réveil. Massacrante, comme d'habitude. Mais alors, pourquoi je fais des courses ? Si je dors jusqu'à ce qu'une secousse se produise sur Terre ou que l'Amérique du Sud soit complètement séparée de l'Amérique du Nord jusqu'à ce que le Canal de Panama s'élargisse, je n'aurai pas besoin de manger un biscuit à la noix de coco avant de succomber à la météorite s'écrasant sur le continent. »

Sur ce, il fit demi-tour, persuadé qu'un tel cataclysme pouvait se produire d'un instant à l'autre. « Certainement, poursuivit-il dans ses pensées, certainement que la météorite ne tardera pas. Ou l'OVNI de l'armée galactique des extra-terrestres viendra me chercher, moi et la famille Prescott, pour quelque réunion intergalactique avec les gouverneurs des planètes des environs. Je me demande quelle planète tournoie actuellement autour de la Californie. Ou de Manhattan. Ou de Chicago, chez mon oncle Jepsen ! »

Mais il se faisait des idées. Pourtant, le naïf James croyait toujours autant que dans sa jeunesse qu'une planète s'écraserait bientôt sur la Terre, séparant le monde entier en deux.

James Prescott était au bord de penser qu'il devrait attendre les extra-terrestres sur le seuil de sa porte, à contempler les jolies fleurs roses de sa voisine d'en face. En revenant chez lui, il glissa la clé dans la serrure. Elle entrait parfaitement, mais elle était loin de pouvoir ouvrir la porte. « Bon sang ! se dit James. On a forcé et bloqué ma serrure, de l'autre côté. On me cambriole. Je l'avais bien pensé ! Les extra-terrestres viennent me chercher. Je vais entrer par la fenêtre de la cuisine. »

Il se mit sur le côté par l'apport à l'allée centrale du jardin, puis il grimpa sur l'accoudoir extérieur de la fenêtre de la cuisine. Malheureusement, il l'avait hermétiquement fermée de peur que les chats du quartier ne viennent dévorer son gâteau au chocolat qui trônait sur la table. « Ils n'ont dû en faire qu'une bouchée », soupira James en voyant qu'il n'y était plus. Mais il ne se souciait pas tant que ça de son gâteau. Dans cette situation, c'était plutôt lui qu'il devait sauver. Il se mit debout sur l'accoudoir, posa ses deux mains sur l'accoudoir de la fenêtre de sa chambre, à l'étage. Il s'y hissa, se remit debout, et constata avec étonnement que la fenêtre de sa chambre était ouverte. « Je ne me souviens pas l'avoir ouverte, tout à l'heure », se dit-il. « La première chose que j'ai fait en me levant, c'est appeler mon dentiste pour lui dire que je ne viendrais pas au rendez-vous. »

Mais c'était mieux pour lui. « Il y a quelqu'un ? » cria-t-il depuis sa chambre. « James ? James ! dit une voix d'homme. »

« Monsieur l'extra-terrestre ? Oh, par pitié, ne me faites aucun mal. Engloutissez mon gâteau au chocolat si ce n'est pas déjà fait, je vous le permets. Prenez aussi mes biscuits à la noix de coco. Il en reste deux, dans le placard. Ce sont mes préférés, mais tant pis – oh ! Qu'est ce que je ne ferais pour sauver ma peau et ma famille - par pitié, ne me touchez pas. Nourrissez-vous. Abreuvez-vous. Reposez-vous. Nous serons quittes. »

Un silence s'ensuivit, un silence durant lequel l'individu semblait réfléchir profondément. « Mhh... d'accord » répondit l'extra-terrestre.

Mais James finit par avoir des doutes. Un extra-terrestre ne se soucierait jamais de se nourrir ou de s'abreuver. « C'est moi, oncle Jepsen ! » reprit la voix. « Oncle Jepsen ! hurla James. Comment pouvez-vous... 

  • Vous voler votre gâteau ? Vous me l'avez permis. Je croyais que vous saviez qu'il s'agissait de m....

  • Bien sûr que non, oncle Jepsen ! Je vous ai nommé « monsieur l'extra-terrestre », croyant que... le coupa-t-il.

  • Vous croyez toujours aux extra-terrestres ? Mon pauvre James, vous êtes tellement naïf que je pourrais vous faire croire que des éléphants roses volent dans le quartier.

  • Comment avez vous pu entrer dans ma maison ? rumina James. Je croyais pouvoir vous faire confiance. Tout ce que j'éprouvais pour vous s'est envolé, d'un coup. »

Hélas, oui. La confiance qui ne régnait déjà pas tellement entre les deux venait de disparaître totalement, comme si un claquement de doigt totalement invisible avait pu tout changer. James descendit l'escalier, pour mieux voir le visage de son oncle, afin de constater s'il était plutôt content de sa vilaine farce, ou s'il la regrettait à s'en mordre les doigts. « Que cherchiez-vous ? lança James.

  • Un... un plan de de New-York. Je savais que vous en aviez un, mais...

  • Vous partiez en vacances pour New-York ?

  • Oui, répondit l'oncle Jepsen. New-York City semble tellement vous passionner, je savais bien que vous aviez une carte chez vous.

  • Et vous souhaitez donc me la voler. Rien qu'une carte ! C'est pitoyable, oncle Jepsen !

  • Je le sais bien, soupira l'oncle Jepsen, ayant perdu toute confiance en soi. Je ne pouvais pas faire autrement. Avec le drame de l'autre jour, James, je craignais bien que vous me refusiez l'accès à votre maison.

  • Je vous le refuserai désormais totalement. Vous m'auriez demandé, j'aurais accepté. Autant essayer, oncle. Vous ne l'avez pas fait et avez perdu ma confiance. Sortez d'ici. Soit dit en passant, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?

  • Non, répondit l'oncle.

  • Tant mieux » riposta James.

Il courut ouvrir la porte, qui était ouverte, depuis l'intérieur.

« D'ailleurs, qu'avez-vous mis dans la serrure pour la bloquer à ce point ? Ma clé rentrait, certes, mais ne tournait pas. Si c'est une pâte que vous avez mise, dépêchez-vous de l'enlever avant qu'elle ne sèche, ou je vous fais payer la taxe du serrurier. »

James avait parlé sèchement, si sèchement que l'oncle Jepsen s'était vu obligé d'obéir. Il courut vers la porte, et mit son doigt dans la serrure, mais ne parvenant pas à pousser la boule de pâte jusqu'à l'autre côté, il se dirigea vers la table du salon. Sur celle-ci était posée une tige qui servait à ouvrir la trappe du plafond. L'oncle Jepsen enfonça la tige dans la serrure et prit la boule de pâte de l'autre côté.

« Qui vous a autorisé d'utiliser un des objets de ma demeure ? » demanda James en fronçant les sourcils. L'oncle Jepsen aurait volontiers répondu : « Personne, Sa Majesté », mais la colère grandissante de James aurait fini par exploser.

« Merci bien, oncle » répondit-il, furieux. « À présent, allez-vous en. »

Lorsque l'oncle fut sorti de la demeure de James, ce dernier put hiberner en toute tranquillité.

3 août 2012

Désolée pour les fautes

Bonjour,

Je m'excuse pour les fautes qui se sont parfois glissées dans les textes. C'est un peu ma précipitation d'écrire qui me font faire des fautes d'orthographe, de conjugaison et de grammaire, mais je les corrige dès que je les vois et que j'en ai l'occasion.

Bonne journée et bonnes vacances !

» n'hésitez pas à m'envoyer un mail si vous possédez un blog d'histoires et que vous voulez le présenter, ou que vous souhaitez me poser une question, me donner un conseil !

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