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Blog d'histoires de Lokiah
3 août 2012

James Prescott et l'extraterrestre

Bonjour !

Voici une nouvelle histoire, écrite il y a deux semaines, pas plus. Elle s'intitule "James Prescott et l'extraterrestre", mais mon but, lorsque j'ai écrit la première phrase, n'était pas d'écrire une histoire ! En fait, c'était simplement pour voir comment serait ma manière d'écrire avec une police très petite. En fait, oui, en fonction de la taille et de la police, on a généralement une manière différente d'écrire. Au fait, j'ai écrit avec la taille 7 de la police Times New Roman ! Donc voici ce qui a fini par donner une espèce d'histoire... bonne lecture !

 

 

C'était une mauvaise journée. Il pleuvait à verse. James n'hésita guère à l'idée de ne pas sortir, aujourd'hui. Sa décision était prise : il resterait là tout l'hiver, et puis c'est tout. « Comme le font les animaux qui hibernent », plaisantait-il en pensant à cela.

Mais son intention n'avait rien d'amusant. James avait dû renoncer à une demi-douzaine de rendez-vous et de repas chez ses amis. En revanche, en découvrant le réfrigérateur vide, il songea : « Je devrais peut-être sortir une dernière fois me réapprovisionner. Je ne vais pas parvenir à jeûner tout l'hiver. »

Avait-il dit à tout le monde qu'il resterait chez lui ? Il faisait froid et il pleuvait. Il aurait forcément dû sortir pour aller le dire à son entourage ; mais il ne souhaitait justement plus sortir. « Certainement pas, que je leur ai dit », pensa alors James, satisfait. « J'ai encore tout mon temps pour aller faire mes courses. »

Il était onze heures tapantes quand James s'est décidé. Il décrocha son manteau de la patère du hall d'entrée et sortit de sa grande demeure de riche ex-journaliste. « Direction le supermarché, se dit-il. Si je ne m'étais pas décidé à sortir, j'aurais succombé de faim... ou de soif. » Sa gorge criait famine. Sèche comme du papier, elle ne réclamait qu'une chose.

« Certes, reprit James sans s'arrêter de marcher, l'hibernation ne sera pas pour plus tard. Je rentre de mes courses, je me couche et je reste dans mon lit jusqu'à la fin des temps. Ou jusqu'à la fin de l'hiver, tout peut dépendre de mon humeur à mon réveil. Massacrante, comme d'habitude. Mais alors, pourquoi je fais des courses ? Si je dors jusqu'à ce qu'une secousse se produise sur Terre ou que l'Amérique du Sud soit complètement séparée de l'Amérique du Nord jusqu'à ce que le Canal de Panama s'élargisse, je n'aurai pas besoin de manger un biscuit à la noix de coco avant de succomber à la météorite s'écrasant sur le continent. »

Sur ce, il fit demi-tour, persuadé qu'un tel cataclysme pouvait se produire d'un instant à l'autre. « Certainement, poursuivit-il dans ses pensées, certainement que la météorite ne tardera pas. Ou l'OVNI de l'armée galactique des extra-terrestres viendra me chercher, moi et la famille Prescott, pour quelque réunion intergalactique avec les gouverneurs des planètes des environs. Je me demande quelle planète tournoie actuellement autour de la Californie. Ou de Manhattan. Ou de Chicago, chez mon oncle Jepsen ! »

Mais il se faisait des idées. Pourtant, le naïf James croyait toujours autant que dans sa jeunesse qu'une planète s'écraserait bientôt sur la Terre, séparant le monde entier en deux.

James Prescott était au bord de penser qu'il devrait attendre les extra-terrestres sur le seuil de sa porte, à contempler les jolies fleurs roses de sa voisine d'en face. En revenant chez lui, il glissa la clé dans la serrure. Elle entrait parfaitement, mais elle était loin de pouvoir ouvrir la porte. « Bon sang ! se dit James. On a forcé et bloqué ma serrure, de l'autre côté. On me cambriole. Je l'avais bien pensé ! Les extra-terrestres viennent me chercher. Je vais entrer par la fenêtre de la cuisine. »

Il se mit sur le côté par l'apport à l'allée centrale du jardin, puis il grimpa sur l'accoudoir extérieur de la fenêtre de la cuisine. Malheureusement, il l'avait hermétiquement fermée de peur que les chats du quartier ne viennent dévorer son gâteau au chocolat qui trônait sur la table. « Ils n'ont dû en faire qu'une bouchée », soupira James en voyant qu'il n'y était plus. Mais il ne se souciait pas tant que ça de son gâteau. Dans cette situation, c'était plutôt lui qu'il devait sauver. Il se mit debout sur l'accoudoir, posa ses deux mains sur l'accoudoir de la fenêtre de sa chambre, à l'étage. Il s'y hissa, se remit debout, et constata avec étonnement que la fenêtre de sa chambre était ouverte. « Je ne me souviens pas l'avoir ouverte, tout à l'heure », se dit-il. « La première chose que j'ai fait en me levant, c'est appeler mon dentiste pour lui dire que je ne viendrais pas au rendez-vous. »

Mais c'était mieux pour lui. « Il y a quelqu'un ? » cria-t-il depuis sa chambre. « James ? James ! dit une voix d'homme. »

« Monsieur l'extra-terrestre ? Oh, par pitié, ne me faites aucun mal. Engloutissez mon gâteau au chocolat si ce n'est pas déjà fait, je vous le permets. Prenez aussi mes biscuits à la noix de coco. Il en reste deux, dans le placard. Ce sont mes préférés, mais tant pis – oh ! Qu'est ce que je ne ferais pour sauver ma peau et ma famille - par pitié, ne me touchez pas. Nourrissez-vous. Abreuvez-vous. Reposez-vous. Nous serons quittes. »

Un silence s'ensuivit, un silence durant lequel l'individu semblait réfléchir profondément. « Mhh... d'accord » répondit l'extra-terrestre.

Mais James finit par avoir des doutes. Un extra-terrestre ne se soucierait jamais de se nourrir ou de s'abreuver. « C'est moi, oncle Jepsen ! » reprit la voix. « Oncle Jepsen ! hurla James. Comment pouvez-vous... 

  • Vous voler votre gâteau ? Vous me l'avez permis. Je croyais que vous saviez qu'il s'agissait de m....

  • Bien sûr que non, oncle Jepsen ! Je vous ai nommé « monsieur l'extra-terrestre », croyant que... le coupa-t-il.

  • Vous croyez toujours aux extra-terrestres ? Mon pauvre James, vous êtes tellement naïf que je pourrais vous faire croire que des éléphants roses volent dans le quartier.

  • Comment avez vous pu entrer dans ma maison ? rumina James. Je croyais pouvoir vous faire confiance. Tout ce que j'éprouvais pour vous s'est envolé, d'un coup. »

Hélas, oui. La confiance qui ne régnait déjà pas tellement entre les deux venait de disparaître totalement, comme si un claquement de doigt totalement invisible avait pu tout changer. James descendit l'escalier, pour mieux voir le visage de son oncle, afin de constater s'il était plutôt content de sa vilaine farce, ou s'il la regrettait à s'en mordre les doigts. « Que cherchiez-vous ? lança James.

  • Un... un plan de de New-York. Je savais que vous en aviez un, mais...

  • Vous partiez en vacances pour New-York ?

  • Oui, répondit l'oncle Jepsen. New-York City semble tellement vous passionner, je savais bien que vous aviez une carte chez vous.

  • Et vous souhaitez donc me la voler. Rien qu'une carte ! C'est pitoyable, oncle Jepsen !

  • Je le sais bien, soupira l'oncle Jepsen, ayant perdu toute confiance en soi. Je ne pouvais pas faire autrement. Avec le drame de l'autre jour, James, je craignais bien que vous me refusiez l'accès à votre maison.

  • Je vous le refuserai désormais totalement. Vous m'auriez demandé, j'aurais accepté. Autant essayer, oncle. Vous ne l'avez pas fait et avez perdu ma confiance. Sortez d'ici. Soit dit en passant, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?

  • Non, répondit l'oncle.

  • Tant mieux » riposta James.

Il courut ouvrir la porte, qui était ouverte, depuis l'intérieur.

« D'ailleurs, qu'avez-vous mis dans la serrure pour la bloquer à ce point ? Ma clé rentrait, certes, mais ne tournait pas. Si c'est une pâte que vous avez mise, dépêchez-vous de l'enlever avant qu'elle ne sèche, ou je vous fais payer la taxe du serrurier. »

James avait parlé sèchement, si sèchement que l'oncle Jepsen s'était vu obligé d'obéir. Il courut vers la porte, et mit son doigt dans la serrure, mais ne parvenant pas à pousser la boule de pâte jusqu'à l'autre côté, il se dirigea vers la table du salon. Sur celle-ci était posée une tige qui servait à ouvrir la trappe du plafond. L'oncle Jepsen enfonça la tige dans la serrure et prit la boule de pâte de l'autre côté.

« Qui vous a autorisé d'utiliser un des objets de ma demeure ? » demanda James en fronçant les sourcils. L'oncle Jepsen aurait volontiers répondu : « Personne, Sa Majesté », mais la colère grandissante de James aurait fini par exploser.

« Merci bien, oncle » répondit-il, furieux. « À présent, allez-vous en. »

Lorsque l'oncle fut sorti de la demeure de James, ce dernier put hiberner en toute tranquillité.

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