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Blog d'histoires de Lokiah
2 août 2012

Ambre et Prune à Canterbury

Coucou !

Voici une histoire que j'ai écrit il y a très longtemps. On ne peut pas dire qu'elle soit exactement terminée, mais ce n'est pas non plus vraiment une histoire puisque je m'ennuyais donc j'ai commencé à écrire une phrase, puis une autre. Mon but n'était donc pas forcément de former à la fin une histoire ! Bonne lecture

 

Je me tournai pour regarder une dernière fois la jolie maison en pierre tandis que la voiture s'éloignait de la propriété. Le paysage anglais défilait sous nos yeux. Nous étions serrés dans le véhicule. Mon père était devant et venait de déployer une grande carte représentant le territoire anglais. Mon petit frère était assis sur les genoux de ma mère qui était obligée d'être assise derrière, avec ma soeur jumelle et moi. Les larmes aux yeux de quitter ce beau pays, je me tournai dans le bon sens après avoir scruté et admiré suffisamment les paysages. Après quelques interminables minutes de route, le taxi se gara enfin dans le parking de l'aéroport. Finalement, je commençais à regretter d'être partie de Londres, malgré tout. J'avais eu beaucoup de mal à me détacher de Paris. "C'est pour voir la mer", avait dit mon père. En effet, on était bien partis en Angleterre dans le but de voir la mer, mais c'était fichu. On avait eu du mauvais temps durant tout notre séjour, à part l'unique et dernier jour de nos vacances qui était un jour bien ensoleillé. Évidemment, c'était le jour où nous partions, donc aujourd'hui. Ma mère prit son sac pour en extirper son portefeuille et payer le chauffeur du taxi, qui nous remerçia d'un "Merci", tout fier de ses connaissances.

Lorsque l'avion décolla, je regardai à travers les fenêtres. Cette vue panoramique était si belle !
Malheureusement, je ne pus distinguer les traits d'une quelconque ville. C'était la campagne, et juste la campagne. Avec un vaste aéroport au centre, certes, mais juste de la campagne avec de la végétation et quelques petites maisons tous les quatre kilomètres. Heureusement, mes parents furent là pour nous consoler, ma soeur Prune et moi.
- Ne vous inquiétez pas, les enfants. C'est promis, on retournera en Angleterre les vacances prochaines, nous rassura Maman.
- Si on peut, ajouta Papa.
Maman la fusilla du regard tandis que nous étions à deux doigts de pleurer.
William, lui, semblait s'en ficher. Il dormait à poings fermés depuis que l'avion avait décollé. Ça lui fait toujours cet effet-là. Quand nous étions partis en Chine et en Australie, il n'avait pas arrêté de dormir.
Lorsqu'une dame passa dans l'allée, je me réjouis d'entendre ce qu'elle criait.
- Qui veut des bonbons ? demandait-elle à tout le monde.
J'échangeai un regard avec Prune.
- Bon, d'accord, soupira Papa, comme s'il lisait dans nos pensées.
Il nous acheta deux paquets de bonbons à nous seules, plus un pour William et un autre que Papa partagea avec Maman.
Lorsque William fut réveillé par l'odeur sucrée des bonbons, il se leva d'un bond, tout joyeux, et plongea sa main dans le paquet que Papa lui tendait.
Lorsqu'il eut fourré tous les bonbons dans sa bouche, William se rendormit tranquillement, demandant de ne plus être dérangé. Nous, nous étions confortablement assises, dans l'avion. Prune et moi, occupions deux sièges. Papa, Maman et William en occupaient deux également. En fait, nos sièges étaient tournés vers ceux de Papa, de Maman et de William, et entre ces sièges il y avait une table sur laquelle nous posâmes nos bonbons. Épuisées, nous fîmes un petit somme, et nous fûmes réveillées par un éternuement. C'était Papa qui avait sans doute attrapé un rhume quand il avait voulu récolter les salades qu'il y avait dans le jardin de la maison que l'on avait louée durant les vacances. Mais comme il pleuvait, Papa était trempé et il est rentré bredouille.
- À tes souhaits, me contentai-je de dire sereinement avant d'éclater de rire, imitée par Prune, lorsque nous nous fûmes réveillées.
Papa, le nez tout rouge, saisit un paquet de mouchoirs en fouillant furieusement dans le sac de Maman qui ne se rendit compte de rien puisqu'elle dormait. Il se moucha rageusement mais se rendit compte alors que la poubelle était de l'autre côté de l'avion. Vexé, il longea les allées pour parvenir au bout opposé de l'avion. Il alla jeter son mouchoir et revint rapidement se rasseoir avant qu'une hôtesse ne l'avertisse qu'il s'était levé durant le vol de l'avion, alors que c'est interdit.
Soudain, l'avion s'arrêta.
- On est déjà arrivés ? m'écriai-je.
Papa donna un coup de coudes dans les côtes de Maman qui se réveilla en sursautant.
- Et bien, non, mais... vous savez, là, nous sommes à Canterbury seulement. Et c'est ici qu'on s'arrête, déclara papa en une voix gaie et amusante, les yeux rieurs.
J'écarquillai les yeux suivie de Prune qui sauta au cou de Maman tandis que je fis de même avec Papa.
Je me précipitai vers William pour le réveiller. Évidemment, il ne dormait pas, il avait tout entendu, et sautait partout en trépignant d'impatience.
Lorsque la passerelle fut mise en place, nous sortîmes de l'avion pour rejoindre l'aéroport de Canterbury. Toutes heureuses, Prune et moi, nous nous sautâmes mutuellement au cou, incapables de rester zen ou de dissimuler nos énormes sourires.
- Vous regarderez notre maison. Non pas trop à l'intérieur de la ville, car on sait que vous n'aimez pas ça, ni trop dans la campagne, mais vous verrez !

Une fois arrivés dans notre maison, nous nous écriâmes "Trop belle !" en l'admirant.
C'était une jolie maison en pierre avec de les plantes grimpantes et un joli toit de tuiles roses. L'intérieur était immense : une énorme salon donnant sur le très grand jardin. À gauche du salon, il y avait un escalier, qui menait aux chambres et dans chaque chambre, une salle de bains. Une chambre pour Prune et moi, et une grande chambre double qui était celle de William qui dormait avec mes parents dans la même pièce.
Quand nous découvrîmes notre chambre, nous fûmes émerveillées. Elle était immense, avec deux gros lits sur lesquels nous sautâmes en même temps avant de constater avec joie qu'ils étaient plus que confortables. Et là, nous remarquâmes un balcon. Je me penchai par-dessus ce balcon pour... m'écrier : "UNE PISCIIIIINE !"
Prune se précipita vers le balcon et manqua de tomber à la renverse. Mais elle se reprit et sauta de joie lorsqu'elle découvrit une immense piscine dans le jardin.
Puis nous redescendîmes, plus qu'heureuses, pour découvrir le reste. La cuisine était une grande pièce partagée avec la salle à manger. Même le placard à balais était immense. Les toilettes l'étaient aussi ainsi que la cave et le garage.
Soudain, nous vîmes un petit papier posé sur le comptoir de la cuisine.
Je courus vers le comptoir pour le lire.
"C'est à nous !" disait le mot.
J'écarquillai des yeux brillants, puis j'ouvris ma bouche avant de la fermer, de la rouvrir et de la refermer. Je sautillais de plus en plus. Ma tête basculait d'avant en arrière, laissant flotter mes cheveux un peu au vent à cause de l'air qui s'infiltrait dans la cuisine par la fenêtre ouverte. Mon père s'empressa de la refermer et quand il revint pour constater ma réaction, il trouva une Ambre en sautant au plafond.
- Comment avez-vous fait ? réussit à articuler Prune entre deux quintes de toux provoquées par l'amusement et par la joie.
- Le restaurant de ta mère fonctionne à présent très bien. Elle a voyagé partout en France à la recherche des meilleurs ingrédients pour sa cuisine, elle est même allée en Chine, rappelez-vous ! Et de mon côté, mon nouveau livre fait un carnage !
Il faut dire qu'avec une mère cuisinière et un père écrivain, on est une famille riche. Ce n'est pas pour me pavaner devant ceux qui le sont moins, évidemment.
- Mais... notre maison à Paris ? demandai-je.
- On l'a toujours, bien sûr ! On vous laissera le choix entre rester ici pour que vous vous inscriviez à un collège afin de passer vos trois dernières années en tant que collégiennes pour entrer dans l'université anglaise, donc nous retournerons à Paris quand nous pourrons, ou soit nous restons à Paris et nous abandonnons cette villa de luxe...?
Nous échangeâmes de nouveau un regard avec Prune et cette fois-ci aussi avec William.
- CANTERBURY ! criâmes-nous en choeur, tous contents.
Nous nous imaginâmes la vie en Angleterre. Le collège anglais, l'université anglaise, les monuments anglais, les traditions ou les fêtes anglaises... ça allait être gé-nial !
- Et puis, rappelle-toi qui est partie à Canterbury ? Enfin, qui SONT partis à Canterbury ? Louise, Finn, Anastasia, Vicky, Paola et Lucy bien sûr ! me rappela Prune, toujours le sourire aux lèvres.
Je me rappelai alors qu'en effet, nos meilleures amies avaient déménagé en Angleterre suite à la décision de leurs parents. Nous nous étions retrouvées seules au collège de Paris, en sixième, face à d'autres plus grands que nous devions affronter. En fait, Louise était partie en Angleterre car son père voyageait beaucoup, il est alchimiste. Et son oncle avait un laboratoire à Canterbury. Mais cet oncle est parti à Londres pour améliorer ses affaires.
Finn, de son côté, a des origines anglaises et elle n'était juste que de voyage à Paris. Dès que nous l'avions rencontrée, nous nous en étions faite une amie, ainsi que sa soeur Lucy, mais elles sont reparties quelques années après leur arrivée à Paris pour retrouver leur oncle, leur tante, leurs cousins, leurs cousines et leurs grands-parents qui étaient restés en Angleterre, plus précisément à Canterbury.
Anastasia a depuis toujours aimé l'Angleterre et est partie là-bas avec sa famille et avec sa soeur Vicky. Toutes deux sont nos meilleures amies, ainsi que Finn, Lucy, Paola et Louise.
Paola, elle, n'a rien décidé du tout. C'est juste que comme sa mère est institutrice, et que l'école parisienne dans laquelle elle travaillait avant a fermé, elle n'a trouvé qu'une école anglaise. Depuis, ils vivent là-bas, à Canterbury.
- Alors, écrivez-leur pour leur annoncer la bonne nouvelle ! Nous allons acheter une carte représentant Canterbury et quand vous rédigerez le contenu de la carte, vous ne leur déclarerez rien, vous ferez comme si de rien n'était !
Maman ouvrit les rideaux et la fenêtre fermée laissa filtrer quelques rayons de lumière qui éclairairent la pièce en faisceaux lumineux.
- Vous préciserez qu'il fait beau, ajouta Papa en mettant sa main sur son front, en guise de paravent, car la lumière se précipitait vers lui.
Des éclats de rire retentirent dans l'immense pièce.
- Nous meublerons le logement quand nos cartons de déménagement arriveront, détailla Maman. Nous avons payé des chauffeurs de camion pour qu'ils transportent les meubles que l'on a commandé. On a juste déjà acheté le principal : les lits, quelques bureaux et la table de cuisine. La douche, les toilettes, le lavabo, le four, les buffets et le frigo étaient déjà là. Vous vous souvenez, quand vous êtes allés chez Louise, lorsque vous étiez de passage à Londres, pendant ce temps, nous, on était déjà à Canterbury pour placer les meubles.
- Ah oui, on se rappelle ! m'écriai-je. C'était trop bien. Il y a des copines que nous n'avons pas vu depuis plusieurs années ! Finn, on ne l'a pas vue depuis deux ans. On a juste eu de ses nouvelles, et de celles de sa soeur Lucy, par e-mail, par téléphone ou par carte postale...

Le mois qui suivait, nos parents nous avaient fait la surprise de notre vie. Alors que nous revenions d'une randonnée, Prune et moi, nous vîmes toutes nos copines rassemblées dans le corridor.
Il y avait vraiment toutes celles que nous n'avions plus vu depuis plusieurs années, et elles avaient tout organisé avec mes parents, ainsi que la petite fête qui allait se dérouler. Il y avait des ballons et une grande banderole accrochée au plafond avec écrit en lettre dorées : "Welcome !". Il y avait, sur les tables poussées au fond du salon, des gâteaux, des boissons, des farces et attrappes, et un dîner que ma mère avait préparé à l'avance.
Ah, quelle bonne surprise qu'ils nous avaient fait... et moi qui commençais sérieusement à regretter notre ancienne maison... j'ai hâte à découvrir et à visiter Canterbury. Quelle belle vie mes amies ont dû avoir toutes ces années... et dire que je vais les suivre, aller dans le même collège qu'elles, les voir chaque jour sans craindre de dire chaque jour "Qu'elles me manquent !"

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